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  1. Cette privatisation a d’autres effets encore : l’argent public est mis au service du déploiement d’offres qui ne lui bénéficient pas. Le service public ainsi démantelé n’est sollicité alors que pour compenser les défaillances des services privés, sans plus de possibilité de péréquation (ce qui est rentable est vendu au privé, ce qui ne l’est pas est abandonné, selon la règle bien libérale de la privatisation des bénéfices et de la socialisation des pertes). “La hiérarchie entre intérêt général et intérêt particulier (…) est bousculée”,

    Le risque est bien sûr celui d’une perte de souveraineté et de maîtrise technique, à terme, mais plus encore, le risque d’une dissolution du sens public lui-même dans des logiques de surcontrôle et de réduction des coûts.

    La privatisation avance sur le délabrement du secteur public. Il repose sur un mythe jamais démontré, à savoir que le privé ferait mieux que le public. On a surtout déployé dans le public de faux critères de qualité qui cachent surtout de simples recherches d’économies (c’est-à-dire des indicateurs de productivité !), à l’image des nombreux indicateurs qu’on y produit. Or, par nature – faut-il le seriner encore et encore ! – tout indicateur est biaisé

    L’Etat paie deux fois : “La première pour que des cabinets l’incitent à rogner les budgets, la seconde pour que ces mêmes cabinets l’aident à suppléer les carences qu’ils ont eux-même contribué à organiser”.
    https://hubertguillaud.wordpress.com/...merique-arme-de-privatisation-massive
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  2. Les outils de médias numériques du service public ne devraient pas avoir pour objectif de dominer leurs marchés par la taille, rappelle Zuckerman. Ils devraient au contraire soutenir des objectifs de diversité. « Un modèle de médias numériques de service public permet à une diversité de plateformes de servir une diversité de cultures avec des outils adaptés et appropriés localement, probablement en donnant aux communautés plus de contrôle sur les règles qui régissent ces nouveaux forums et sur la manière dont elles sont appliquées ».

    ***

    Créer des médias numériques de service public ne se fera pas du jour au lendemain. On ne créera pas facilement des contrepoids puissants aux modèles de surveillance et de censure des grandes plateformes existantes. Ce n’est d’ailleurs pas nécessairement l’objectif. L’enjeu, n’est pas tant la puissance, que « de disposer d’outils plus adaptés aux contextes qu’ils traversent ». Zuckerman défend néanmoins le besoin d’un renforcement de l’interopérabilité par la législation, afin de permettre aux utilisateurs d’avoir accès à des formes de lecteurs RSS de différents médias sociaux, leur permettant de continuer à suivre les grands réseaux auxquels ils participent et de s’adapter aux petits réseaux sociaux spécialisés, afin d’aider les utilisateurs à les intégrer à leurs routines. Mais promouvoir l’interopérabilité n’aura pas d’impact sans une vague d’innovation en faveur de nouvelles infrastructures publiques numériques. Pour Zuckerman, l’enjeu consiste aussi à arrêter de lutter contre la surveillance ou de se battre pour limiter le pouvoir des plateformes, pour défendre des visions positives vers lesquelles travailler. Gouvernements et philanthropes devraient concentrer leurs financements vers des innovations de services publics numériques, estime le chercheur. C’est à nous de construire l’environnement médiatique que nous souhaitons, conclut le chercheur !

    ***

    Reste que nos interactions en ligne, pour l’instant, se font majoritairement dans l’équivalent numérique des centres commerciaux, contrôlés par de grandes entreprises, conçus pour maximiser les recettes publicitaires et qui ne proposent pas des espaces qui améliorent notre vie sociale et civique. Il est indispensable de tirer les leçons des réussites et des échecs des plateformes civiques pour sortir des centres commerciaux de l’internet et créer l’équivalent de nos parcs, de nos terrasses de cafés, de nos centres associatifs ou de nos conseils municipaux… concluent les chercheurs.

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    Si les plateformes décentralisées sont très intéressantes, soulignent les chercheurs, parce qu’elles rappellent le web originel, pour autant, expliquent-ils, il n’est pas sûr qu’elles puissent relever leurs limites comme de dépasser les effets de réseau massifs que proposent les plateformes centralisées. Pour réussir, soulignent-ils, elles auraient besoin de s’allier avec les autorités pour forcer la main aux plateformes centralisées afin qu’elles adoptent des normes ouvertes et la portabilité. Pour réussir, soulignent avec finesse Ethan Zuckerman et Chand Rajendra-Nicolucci, il faudrait que les plateformes décentralisées parviennent à convaincre les autorités qu’elles espèrent transcender ! Pas si simple, effectivement !
    https://www.internetactu.net/2021/05/...ernet-pour-des-medias-sociaux-publics
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