frenchhope: confinement* + société*

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  1. Appliquons le rasoir d'Ockham. Les métiers rémunérés à prix d'or sont-ils seulement utiles à notre espèce ? Ne séparent-ils pas la société en deux : riches et pauvres, acteurs et spectateurs, bourreaux et victimes ? Avant d'être des consommateurs et des statistiques, nous sommes des êtres humains. Des créatures vivantes pourvues d'émotions, de sentiments, et d'un instinct de survie qui saura s'organiser pour expulser le virus de son organisme.
    https://www.marianne.net/debattons/bi...fronter-l-absurdite-de-nos-existences
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  2. -
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/e...et-colere_fr_5e84abc6c5b6a1bb76513983
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  3. l’optimisme est une responsabilité– le mot est du philosophe Alain. L’épidémie à elle seule ne pourra rien pour nous. L’épreuve à elle seule ne sera pas salvatrice. Bien au contraire, elle risque fort de nous précipiter demain dans une situation bien pire. Ce que nous observons de positif durant ce temps suspendu du confinement s’évanouira aussitôt que les “affaires” auront repris, que chacun sera à nouveau accaparé par sa vie d’avant, si nous ne faisons pas davantage que nous émerveiller, un peu béats, et si nous nous contentons de nous mettre à croire en des lendemains qui chantent. Retrouver l’espérance c’est bien, tout faire pour qu’elle se concrétise, c’est mieux. Notre optimisme n’aura donc raison que si nous sommes assez nombreux à prendre, dans cette période même de confinement, la décision, la vraie détermination à ressortir demain de chez nous pour nous engager, nous battre au quotidien et au long cours, en commençant par changer notre propre façon d’être et de vivre.

    nous étions déjà enfermés mais nous ne le savions pas, ou pas encore assez: enfermés dans un système de société et de civilisation devenu absolument insensé, qui nous fait tourner sans fin dans la roue du travail et de la consommation, qui ne se préoccupe que de nous faire fonctionner comme des robots toujours plus performants, de nous élever en batterie comme un bétail qu’on fait trimer et qu’on engraisse –et qu’on confine lorsqu’il faut protéger sa force de travail pour garantir ainsi l’avenir de ce qu’elle rapporte à une caste de super riches qui confisque l’essentiel de la richesse produite.

    la réalité est que nous n’allons faire que rejoindre notre régime habituel d’enfermement. Et on peut raisonnablement prévoir que ce régime va se durcir dans des proportions inconnues jusqu’ici, jusqu’à l’insupportable. Pourquoi? Parce que le système va mettre tout le monde à marche forcée pour “faire repartir l’économie”. Il va vouloir récupérer l’argent qu’il a perdu, et nous édifier pour cela avec des grandes leçons de “solidarité collective”, tout en n’oubliant pas de culpabiliser et de punir les mauvais tire-au-flanc qui essaient de se soustraire au saint effort de rembourrer les côtes amaigries du veau d’or. Les conditions de la vie sociale, du travail, vont ainsi devenir encore bien plus difficiles, asservissantes, démoralisantes, violentes. Elles vont faire des dégâts humains considérables à toutes les échelles, et bien sûr ce sont les plus vulnérables qui, toujours plus nombreux, vont en payer le prix le plus lourd. De quoi donc va-t-on réellement sortir, je vous le demande?

    car ce que l’on observe très majoritairement aujourd’hui, ce sont des masses mondiales conditionnées et tétanisées par la peur autant que par l’obsession matérialiste de la consommation, et qui vont être contentes que demain des pouvoirs toujours plus autoritaires les privent de toujours plus de liberté pour être bien sûres d’être “protégées” et bien nourries –je devrais dire gavées. Tout le monde aime la liberté mais personne n’en veut. Cherchez l’erreur. C’est la même qui se reproduit depuis des millénaires, relisons La Boétie: lorsque le monde dans lequel il vit lui fait assez peur, l’homme entre de son plein gré dans la servitude de celui qui prétend pouvoir le protéger.

    Il me semble, par conséquent, que toutes ces forces et ces intelligences de changement doivent, au lieu d’espérer un peu facilement en une sortie de crise heureuse et rédemptrice, plutôt se préparer à avoir encore devant elles de longues années de lutte obscure et souterraine. De longues années d’humilité. De longues années d’efforts invisibles passées à semer dans un sol ingrat les graines d’un renouveau qui, s’il doit germer un jour, ne le fera plus probablement que bien plus tard –bien après que soit passé le fléau de ce maudit virus.

    Je n’aurai pour l’heure, par conséquent, qu’un seul conseil. La patience dans l’épreuve et dans l’espérance. La patience et la persévérance dans l’invention d’un nouveau modèle de société et de civilisation. L’aurore finit toujours par arriver, même après la nuit la plus noire. D’ici là, essayons de ne pas tous céder à la panique ni, à l’inverse, à la “pensée magique” de croire que le changement serait déjà là, à portée de main. Galvanisons, coûte que coûte, notre résolution à mettre en œuvre ce changement dès notre libération. Mettons à profit l’enfermement lui-même pour fortifier en nous-mêmes cette résolution et notre foi en un avenir meilleur. Il le faut et ce sera demain plus difficile encore parce que sans doute d’autres épreuves nous attendent, toujours plus lourdes au fur et à mesure que nous nous serons enfoncés plus bas dans l’impasse.

    Le sens de la vie, n’en déplaise aux relativistes et aux nihilistes, est d’être en accord avec soi, de vivre en fraternité avec autrui et en harmonie avec la nature. Telle est la formule de la grande santé humaine.

    pendant ce temps du confinement qui nous est imposé, c’est peut-être la première question avec laquelle nous avons rendez-vous: quels sont les liens que je peux réparer? Là tout de suite, avec ceux en compagnie de qui je vis le confinement. Ce lien de sollicitude, de bienveillance, de partage, d’amour que j’avais un peu oublié ou négligé. Et demain, dehors, dans mon métier ou mon engagement bénévole, dans mon quartier ou sur mes réseaux, ce lien d’engagement et de combat qui va redonner à nos vies une belle et grande direction. Comment donc vais-je pouvoir rejoindre, dès aujourd’hui, l’armée des ombres, cette grande armée des Tisserandes et Tisserands qui ont entrepris de changer de vie pour changer la vie? Et qui œuvrent souterrainement au monde d’après?

    Inventons donc ce qu’André Gorz appelait déjà au XXème siècle “la civilisation du temps libéré”
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/a...vions-pas_fr_5e84a604c5b6871702a8121c
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  4. -
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/l...solo-blog_fr_5e85af45c5b692780507e09b
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  5. "D’habitude, nous faisons l’expérience de nous-mêmes à travers la multitude de scènes sur lesquelles nous développons des facettes différentes. Nous sommes un·e professionnel·le perçu·e comme tel·le par nos collègues ou clients, usagers. Nous sommes également un·e partenaire agréable du club de sport, de tricot ou de l’amicale de… ou de bien autre chose. Mais nous avons aussi des parents (ou des enfants) qui nous confirment non seulement notre statut d’enfant (ou de parent) mais également la manière dont nous interprétons, de façon particulière, le rôle qui lui est associé."

    "Nous sommes aussi client·e de boutiques où nous avons des habitudes et où nous sommes identifiés dans notre singularité : la libraire sait que nous sommes accros aux polars nordiques et le poissonnier nous sait friand de maquereaux frais. Nous comptons aussi sur les anonymes que nous croisons dans la rue et qui, par leurs regards, confortent l’image que nous nous faisons de nous par notre voiture, nos habits, nos coiffures ou notre maquillage."

    "Toutes ces dimensions sont suspendues et désormais, nous sommes réduits à notre facette active dans le cadre de notre logement : célibataire, en couple, parent, enfant… On peut bien sûr en combiner deux ou trois si cohabitent des générations mais on voit bien que nous sommes rétrécis, réduits à une portion congrue de la palette des dimensions qui nous composent. Et, notamment quand le logement est petit, nous rencontrons des difficultés à maintenir des territoires personnels."

    "Tous les individus n’ont pas une chambre à eux et la possibilité d’écouter leur musique, de se livrer à leur activité personnelle ou de voir les personnes de leur choix dans leur espace. De ce point de vue, nous faisons collectivement une expérience (bien adoucie) qui se rapproche de la condition carcérale. Le confinement est un enfermement dans une version réduite de nous-mêmes."

    "Mais au contraire des détenus qui en sont (officiellement) privés, nous avons accès à Internet. Et c’est le fil qui reste et qui est sur-sollicité parce qu’il en va de la stabilité de notre être. Réseaux sociaux, textos, messages électroniques ou visioconférences, tous les outils sont mobilisés pour rester en lien avec ceux qui nous confirment habituellement dans notre définition de nous."

    "C’est encore plus vital quand le logement est partagé avec une personne qui ne remplit pas (ou plus) cette fonction. Alors que l’administration pénitentiaire impose aux détenus celui ou ceux avec qui ils doivent cohabiter, les conjoints en phase de rupture se retrouvent à devoir cohabiter avec une personne qu’ils ont choisie. Non seulement ils ne reçoivent plus le regard confortant mais doivent supporter l’indifférence, l’hostilité voire la violence en plus de leur propre responsabilité (même minime) dans cette situation."

    "Jaloux de notre autonomie personnelle, nous entendons conduire notre existence au gré de nos choix individuels et le monde s’y plie souvent même si cette idée fait l’objet de critiques."

    "Les commerces élargissent leurs horaires d’ouverture pour coller à nos emplois du temps éclatés, la personnalisation devient une évidence tant dans l’habillement, l’enseignement ou la médecine. Mais le monde n’est pas que volonté. Un virus peut le figer en quelques semaines et nous nous retrouvons coupés des liens qui nous relient à nous-mêmes. Nous voilà privés de sortie et pourquoi pas de livraisons Amazon !"

    "Nous éprouvons les limites de notre autonomie qui apparaît tributaire de nos relations sociales et de notre consommation. Nous avons besoin de supports pour nous tenir dans ce monde. Nos statuts (les définitions abstraites et standardisées portées par les autres) ne suffisent pas à nous qualifier dans notre individualité. Et notre société singulariste nous pousse à faire preuve d’originalité, d’authenticité, de créativité, etc."

    "Mais pour se construire comme tel, nous avons besoin de ressources, de matériel et aussi de la reconnaissance des autres. Le paradoxe est bien celui d’une autonomie qui nécessite d’être confirmée par autrui et qui nécessite la coopération (rendue visible) de tous ceux qui permettent au monde de tourner : soignants, caissières, mais aussi les travailleurs chinois qui sont en train de produire les masques que nous porterons demain et toute cette armée de l’ombre qui respecte le confinement pour le bénéfice de tous."

    "De façon cohérente, cette expérience du confinement est aussi l’occasion de chercher à sortir de cette dépendance. Cela passe par des appels à faire retour sur soi-même à travers des activités créatives, contemplatives ou de lecture et nul doute que certains de nos contemporains découvrent des facettes d’une identité latente dans le silence de leur vie confinée et solitaire. Ils élaborent un nouveau « moi » qui leur était inconnu et qui les pousseront sans doute à recomposer certains de leurs liens sociaux."

    "La deuxième modernité qui s’est développée depuis les années 1960 a mis l’accent sur la revendication d’autonomie concrète. Ce faisant elle a insisté sur ce qui distingue les individus les uns des autres plutôt que sur ce qui les rassemble. L’expérience du confinement, par la rupture qu’elle nous impose avec nos supports habituels de construction personnelle, nous rappelle notre appartenance concrète à la « commune humanité »."

    "Plus largement, les informations nous signalent que nous sommes tous de potentiels malades de ce virus. Par-delà nos conditions sociales (qui restent déterminantes) et notre quête d’autonomie, notre condition de mortel nous rassemble. Même les jeunes et les élites n’échappent pas à ce mal insaisissable."
    https://theconversation.com/nos-identites-a-lepreuve-du-confinement-135101
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  6. -
    https://lejournal.cnrs.fr/billets/le-...rique-au-centre-de-nos-vies-confinees
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  7. -
    https://www.numerama.com/politique/61...prives-dinternet-et-de-telephone.html
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    https://www.courrierinternational.com...-pain-ni-de-reussir-votre-confinement
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  9. -
    https://www.youtube.com/watch?v=hYBwxZXmz6I
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