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    https://www.alternatives-economiques....t-emplois-verts-aux-chomeurs/00099025
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  2. Le revenu de base universel a un avantage certain : celui de la simplicité. Le public comprend vite le principe : un versement mensuel et inconditionnel. Mais il se heurte à deux murs, deux failles, que la garantie de l’emploi est capable de dépasser. Le premier est que le montant de ce revenu est souvent insuffisant pour vivre. Et ce n’est pas un hasard, c’est que c’est précisément sa fonction : il est un complément de l’emploi marchandisé propre au néolibéralisme. Il permet simplement de vivre avec un marché du travail fondé sur la précarisation et la compression salariale. Il devient alors la roue de secours d’un capitalisme à bout de souffle. C’est pourquoi il est aussi populaire parmi les cercles conservateurs et libéraux. Il permet de faire accepter aux travailleurs une condition globalement dégradée. L’État devient alors la roue de secours de l’ordre productif.

    L’autre élément est que, même généreux et permettant de vivre dignement, le revenu de base ne remet pas en cause ce même ordre productif. Il permet certes en théorie de peser sur le fonctionnement du marché du travail, mais il laisse néanmoins l’organisation sociale et économique à de seuls choix individuels. Ce que l’individu fait de son revenu universel détermine l’organisation sociale. En cela, il ne garantit nullement que certaines tâches non réductibles à l’échange marchand seront réalisées. Il place dans les seuls choix des ménages la clef du bien-être. Il induit aussi l’idée que jouer aux cartes ou ramasser les déchets, par exemple, ont la même valeur sociale. À l’inverse, la garantie de l’emploi définit en amont les priorités et les besoins et, en cela, modifie profondément l’ordre social. Elle n’est, au reste, pas incompatible avec l’idée d’un plus grand loisir individuel, ni même du choix individuel puisqu’on sait qu’elle est volontaire. Du reste, lorsque le secteur commun se développera, il faudra, pour pouvoir fournir une activité à tous, réduire le temps de travail. Ainsi, le travail deviendra une activité parmi d’autres, mais ce sera toujours une activité répondant à des besoins. La garantie d’emploi renverse donc la logique du revenu universel : elle crée les emplois dont la collectivité a besoin et libère les salariés de la précarité. Elle éradique le chômage à la racine et ne fait pas confiance aux mécanismes de marché pour le faire. Ce faisant, elle ouvre, comme on le verra, des perspectives que le revenu universel ne permet pas d’envisager.

    ***

    Pendant la crise du coronavirus, des milliers de salariés ont été, dans le cadre de l’activité partielle, rémunérés par l’État, sans que ce dernier ne demande rien en retour. On pourrait simplement imaginer que, dans le cadre d’une garantie d’emploi, l’État propose aux salariés au chômage des tâches répondant à certains besoins qui, comme on l’a vu, ne proviendraient pas que de l’État. Ce statut financé publiquement serait lié à une grille salariale particulière et serait distinct de la fonction publique stricto sensu dont les contours pourraient ainsi être définis plus précisément. Pour éviter les effets d’aubaine de la puissance publique, cette définition pourrait être précisée démocratiquement. On pourrait aussi envisager une modification et un élargissement de la fonction publique qui serait intégrée à cette garantie, sans que nul n’y perde rien, et reposant sur une gouvernance démocratisée. La garantie de l’emploi serait alors intégrée dans un système de rémunération publique qui pourrait être la compensation d’une participation à la satisfaction globale des besoins communs. Peu à peu, le salaire serait alors déconnecté de l’emploi et pourrait devenir un droit lié à la citoyenneté. On se rapprocherait de la proposition du « salaire à vie » portée par Bernard Friot. La question de l’organisation est donc délicate, à n’en pas douter. Elle devra faire l’objet d’une discussion démocratique profonde. Mais, ce qui importe, c’est de savoir qu’en aucun cas, elle ne semble impossible à résoudre.

    ***

    Mais la garantie d’emploi ouvre une autre voie qui n’est pas directement revendiquée par sa version états-unienne. En créant une garantie d’emploi, on libère la gestion politique de l’économie du chantage à l’emploi. Ce chantage à l’emploi est un des ressorts des politiques néolibérales et c’est un moyen pour le secteur privé de dégrader les conditions de travail, de rogner les transferts sociaux, de combattre tout contre-pouvoir dans les entreprises. Tout cela est toujours fait, comme l’ont montré les différentes réformes du marché du travail en France au nom de la « sauvegarde de l’emploi » ou des « créations d’emplois ». La garantie d’emploi ne libère pas que l’État de cette pression. Elle libère aussi le salarié. Lorsque chacun est assuré de disposer d’un emploi décent, suffisant pour vivre, le rapport de forces entre le capital et le travail est profondément modifié.

    ***

    Avec la garantie d’emploi s’efface alors la course infinie à la croissance. Les priorités s’inversent. L’environnement, le bien-être commun, la santé peuvent devenir les piliers de l’organisation sociale. La société est libérée de sa dépendance à l’obligation d’accumulation du capital.


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    Le revenu de base universel a un avantage certain : celui de la simplicité. Le public comprend vite le principe : un versement mensuel et inconditionnel. Mais il se heurte à deux murs, deux failles, que la garantie de l’emploi est capable de dépasser. Le premier est que le montant de ce revenu est souvent insuffisant pour vivre. Et ce n’est pas un hasard, c’est que c’est précisément sa fonction : il est un complément de l’emploi marchandisé propre au néolibéralisme. Il permet simplement de vivre avec un marché du travail fondé sur la précarisation et la compression salariale. Il devient alors la roue de secours d’un capitalisme à bout de souffle. C’est pourquoi il est aussi populaire parmi les cercles conservateurs et libéraux. Il permet de faire accepter aux travailleurs une condition globalement dégradée. L’État devient alors la roue de secours de l’ordre productif.

    L’autre élément est que, même généreux et permettant de vivre dignement, le revenu de base ne remet pas en cause ce même ordre productif. Il permet certes en théorie de peser sur le fonctionnement du marché du travail, mais il laisse néanmoins l’organisation sociale et économique à de seuls choix individuels. Ce que l’individu fait de son revenu universel détermine l’organisation sociale. En cela, il ne garantit nullement que certaines tâches non réductibles à l’échange marchand seront réalisées. Il place dans les seuls choix des ménages la clef du bien-être. Il induit aussi l’idée que jouer aux cartes ou ramasser les déchets, par exemple, ont la même valeur sociale. À l’inverse, la garantie de l’emploi définit en amont les priorités et les besoins et, en cela, modifie profondément l’ordre social. Elle n’est, au reste, pas incompatible avec l’idée d’un plus grand loisir individuel, ni même du choix individuel puisqu’on sait qu’elle est volontaire. Du reste, lorsque le secteur commun se développera, il faudra, pour pouvoir fournir une activité à tous, réduire le temps de travail. Ainsi, le travail deviendra une activité parmi d’autres, mais ce sera toujours une activité répondant à des besoins. La garantie d’emploi renverse donc la logique du revenu universel : elle crée les emplois dont la collectivité a besoin et libère les salariés de la précarité. Elle éradique le chômage à la racine et ne fait pas confiance aux mécanismes de marché pour le faire. Ce faisant, elle ouvre, comme on le verra, des perspectives que le revenu universel ne permet pas d’envisager.

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    Pendant la crise du coronavirus, des milliers de salariés ont été, dans le cadre de l’activité partielle, rémunérés par l’État, sans que ce dernier ne demande rien en retour. On pourrait simplement imaginer que, dans le cadre d’une garantie d’emploi, l’État propose aux salariés au chômage des tâches répondant à certains besoins qui, comme on l’a vu, ne proviendraient pas que de l’État. Ce statut financé publiquement serait lié à une grille salariale particulière et serait distinct de la fonction publique stricto sensu dont les contours pourraient ainsi être définis plus précisément. Pour éviter les effets d’aubaine de la puissance publique, cette définition pourrait être précisée démocratiquement. On pourrait aussi envisager une modification et un élargissement de la fonction publique qui serait intégrée à cette garantie, sans que nul n’y perde rien, et reposant sur une gouvernance démocratisée. La garantie de l’emploi serait alors intégrée dans un système de rémunération publique qui pourrait être la compensation d’une participation à la satisfaction globale des besoins communs. Peu à peu, le salaire serait alors déconnecté de l’emploi et pourrait devenir un droit lié à la citoyenneté. On se rapprocherait de la proposition du « salaire à vie » portée par Bernard Friot. La question de l’organisation est donc délicate, à n’en pas douter. Elle devra faire l’objet d’une discussion démocratique profonde. Mais, ce qui importe, c’est de savoir qu’en aucun cas, elle ne semble impossible à résoudre.

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    Mais la garantie d’emploi ouvre une autre voie qui n’est pas directement revendiquée par sa version états-unienne. En créant une garantie d’emploi, on libère la gestion politique de l’économie du chantage à l’emploi. Ce chantage à l’emploi est un des ressorts des politiques néolibérales et c’est un moyen pour le secteur privé de dégrader les conditions de travail, de rogner les transferts sociaux, de combattre tout contre-pouvoir dans les entreprises. Tout cela est toujours fait, comme l’ont montré les différentes réformes du marché du travail en France au nom de la « sauvegarde de l’emploi » ou des « créations d’emplois ». La garantie d’emploi ne libère pas que l’État de cette pression. Elle libère aussi le salarié. Lorsque chacun est assuré de disposer d’un emploi décent, suffisant pour vivre, le rapport de forces entre le capital et le travail est profondément modifié.

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    Avec la garantie d’emploi s’efface alors la course infinie à la croissance. Les priorités s’inversent. L’environnement, le bien-être commun, la santé peuvent devenir les piliers de l’organisation sociale. La société est libérée de sa dépendance à l’obligation d’accumulation du capital.
    http://www.contretemps.eu/chomage-eco...rantie-emploi-depassement-capitalisme
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  3. Études courtes, accès précoce à l’emploi et au couple, goût du travail manuel, démonstrations de virilité, tels sont les traits caractéristiques des relations qui unissent les jeunes hommes des régions rurales, qu’étudie l’enquête de B. Coquart.

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    La bande renforce d’autant plus les inégalités entre jeunes ruraux que sa fonction a changé. Elle vise à présent à protéger des concurrences pour l’accès aux ressources devenues rares, comme l’emploi stable et payé au-dessus du SMIC. Benoît Coquard nomme « réalisme amical » le processus décidant du choix des amis : les « vrais potes » sont disponibles temporellement pour ceux de la bande, ils ne se montrent ni « perso » ni rabat-joie. Ils offrent surtout comme une assurance dans un contexte d’insécurité économique. L’intégration dans un groupe d’amis permet de défendre sa bonne réputation, mais aussi d’accéder à des informations pour un emploi, de travailler au sein de petites équipes dans des chantiers « au noir » pour améliorer ses fins de mois. Pour faire partie d’une bande, les qualités morales comme la loyauté ne suffisent donc pas, il faut aussi pouvoir se prévaloir d’une différence utile : une agilité manuelle, des savoir-faire techniques, des contacts avec les petits patrons locaux. Les groupes d’amis fonctionnent ainsi sur un mode informel comme le font les regroupements locaux d’artisans et commerçants : ils procurent un capital social à de jeunes ouvriers ruraux obligés par les transformations du travail de se mobiliser collectivement pour défendre leur employabilité. Appartenir à un groupe d’amis conforte localement la valeur personnelle et professionnelle de chacun.

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    Les femmes supportent de voir leur foyer dévolu aux amusements des hommes par crainte de passer « pour la chiante », comme dit l’une d’elles, c’est-à-dire de devoir endosser le rôle ingrat de demander l’arrêt des festivités. Par ailleurs, elles sont moins que les hommes liées les unes aux autres : elles ont dû quitter leurs amis d’enfance au moment de la mise en couple et la compagnie des autres femmes ne leur est pas toujours agréable, certaines comptant parmi les ex de leur conjoint. Elles subissent plus que les hommes l’étroitesse de l’espace des fréquentations amoureuses. Elles sont aussi plus dépendantes matériellement qu’eux, leurs emplois étant plus souvent précaires et à temps partiel.

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    En second lieu, ces hommes se montrent solidaires dans un rayon limité aux plus proches. Ils excluent les plus précaires et les plus mal réputés, allant jusqu’à mettre en cause leur masculinité, comme les autres jeunes appartenant comme eux aux fractions stables des classes populaires rurales. La solidarité ne s’étend pas au-delà du cercle des « vrais potes »

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    il n’est pas étonnant que l’offre politique identifiée par ces jeunes comme la plus proche de leur vision du monde soit celle de l’extrême droite, qui réserve la solidarité aux seuls Français selon cette même logique du « déjà, nous ». Dans le Grand-Est, le Rassemblement national dépasse les 40 % dans certains villages et bourgs.
    https://laviedesidees.fr/Benoit-Coqua...gnes-declin.html#.YBrV-QfEdGM.twitter
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  4. -
    https://la-dynamique.fr/livre-blanc-c...n-massive-des-salaires-et-de-l-emploi
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  5. @NDA: s'il fallait encore le démontrer. En ce qui me concerne je n'écouterais définitivement plus toute personne dans les médias qui exigerait des baisses d'impôt pour les plus riches.
    https://korii.slate.fr/biz/economie-r...baisse-impots-riche-emploi-croissance
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  6. >On pourrait imaginer une nouvelle répartition de la valeur avec une réduction des marges des entreprises pour essayer de diminuer les prix finaux. Une perte de rentabilité, certes, mais qui permettrait d’augmenter les volumes vendus. Dans cette crise, la réponse ne peut pas venir uniquement du gouvernement, mais doit être collective. Les entreprises ont un rôle à jouer à la fois dans leur stratégie d’approvisionnement et de production, mais également dans leur contribution à l’intérêt général. La prise de conscience n’est pas qu’individuelle. C’est un triptyque : le consommateur changerait ses habitudes, les entreprises feraient évoluer leurs politiques d’approvisionnement vers plus de « made in France » et les acheteurs publics privilégieraient les produits locaux. Chacun a un rôle à jouer dans la renaissance de nos industries.
    ___
    >Faire renaître notre industrie, c’est aussi arrêter de nous séparer de nos bijoux de famille. Derrière certaines entreprises il y a des années de recherche, souvent réalisées avec un financement public. Nous ne redeviendrons pas une grande puissance industrielle si nous ne nous dotons pas des moyens. D’où la nécessité de développer une vision d’avenir, avec des moyens et des compétences sur le long terme. On a besoin d’un peu de storytelling, mais surtout d’aller au-delà des mots et de la conviction.
    https://theconversation.com/conversat...ui-entourent-la-relocalisation-151109
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  7. Le ministère du Travail indemnise sous 15 jours et ne contrôle qu'ultérieurement la conformité des dossiers aux critères fixés par la loi. "Or, nos services ne comptent que 1.800 agents qui veillent aussi sur la santé des salariés, explique Théodore Aslamatzidis représentant Sud-travail... Dès avril, Bercy leur a signalé une entreprise qui, à peine créée, a réclamé à l'Etat 900.000 euros pour payer des salariés supposés à l'arrêt. Las, dès que cet argent a été réceptionné sur des comptes, ses gérants - des hommes de paille ? - ont baissé le rideau. Un peu gros pour échapper aux fins limiers du Ministère. La plupart du temps, les affaires se révèlent plus complexes.

    Plus dérangeant, de grands groupes - certes peu nombreux - sont soupçonnés "d'optimiser" ce dispositif généreux. Ainsi dès le 23 mars, les syndicats accusaient SFR - dont les ventes ont progressé de 3,6% au premier trimestre -, de vouloir basculer 5.000 salariés, soit 40% de ses effectifs, en chômage partiel. Quand ses concurrents Orange et Free assument sur leurs propres deniers le confinement.

    Raffinement

    Plus discrète, une SSII anglo-saxonne raffine. Quand ils n’étaient pas en missions auprès de leurs clients, les salariés de cette société travaillaient au siège. "Désormais, notre employeur nous bascule en chômage partiel entre deux missions en martelant que c'est légal!" s'agace un de ces consultants, Daniel.

    Une filiale d'un groupe américain détournerait quant à elle deux dispositifs. D'abord, elle surchargerait des cadres de tâches... à écluser pendant leurs congés et RTT imposés. Ensuite, elle les basculerait en chômage partiel, en les invitant à se reposer. "Certains salariés ne découvrent le pot aux roses qu'en décachetant leurs bulletins de salaires, témoigne Jean-Claude Delgenes, de Technologia. Les contrôles de l'inspection du travail viseront donc en priorité les entreprises dont la productivité explose.

    Des employeurs cependant peuvent franchir la ligne blanche sans mauvaises intentions. Sonnés par le confinement, des petits patrons n'ont réalisé qu'après avoir placé toutes leurs troupes en chômage partiel qu'ils devaient maintenir des machines. "Ils ont pu rappeler ponctuellement des techniciens des informaticiens sans corriger leurs demandes d'indemnisation, de peur de les retarder", poursuit Jean-Claude Delgenes.
    https://www.marianne.net/societe/les-profiteurs-du-chomage-partiel
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