Candea et Véron rappellent que les premiers académiciens avaient fait le choix d’une orthographe comme outil de distinction sociale. Il s’agissait « pour les hommes de la noblesse et du clergé, de se distinguer des "ignorants" et des "simples femmes". Il fallait donc qu’elle soit la plus éloignée possible de la notation de la prononciation, et qu’elle se fonde le plus possible sur la connaissance du latin, qui n’était pas enseigné aux ignorants et aux simples femmes ».
Candea et Véron, partisanes d’une réforme de l’orthographe, expliquent d’emblée que plus personne ne promeut aujourd’hui une orthographe fondée uniquement sur la prononciation. « Il s’agit de réformer essentiellement en instaurant deux règles demandées par de nombreuses et de nombreux spécialistes de la langue depuis plus d’un siècle. La première rend cohérente la notation des mots d’origine grecque avec leur prononciation, en remplaçant, pour tous ces mots, les "ph", "rh", "th", "y" par des "f", "r", "t", "i" ; c’est un choix que toutes les autres langues romanes portugais, espagnol, italien, roumain » ont fait depuis fort longtemps. La deuxième règle suprime les consones doubles qui n’ont aucune valeur fonétique ou distinctive. Cette règle permettrait d’unifier des ortografes actuellement aberantes : quelle logique et quel intérêt y-a-t-il en effet à écrire "donner" avec deux "n" et "donateur" avec un "n" ? Par contre, on comprend bien pourquoi il faut doubler une lettre dans "fille", "passé" ou "mettre", pour ne pas lire "fil", "pazé" ou "meutre". »
https://blog.francetvinfo.fr/l-instit...es-en-breche-par-deux-linguistes.html
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http://www.lalanguefrancaise.com/les-...les-de-base-de-lorthographe-francaise
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