frenchhope: best of* + 1st_revue*

Les signets de cette page sont gérés par un administrateur.

81 signet(s) - Classer par : Date / Titre ↑ / Vote / - Signets des autres utilisateurs pour ce tag

  1. Études courtes, accès précoce à l’emploi et au couple, goût du travail manuel, démonstrations de virilité, tels sont les traits caractéristiques des relations qui unissent les jeunes hommes des régions rurales, qu’étudie l’enquête de B. Coquart.

    ***

    La bande renforce d’autant plus les inégalités entre jeunes ruraux que sa fonction a changé. Elle vise à présent à protéger des concurrences pour l’accès aux ressources devenues rares, comme l’emploi stable et payé au-dessus du SMIC. Benoît Coquard nomme « réalisme amical » le processus décidant du choix des amis : les « vrais potes » sont disponibles temporellement pour ceux de la bande, ils ne se montrent ni « perso » ni rabat-joie. Ils offrent surtout comme une assurance dans un contexte d’insécurité économique. L’intégration dans un groupe d’amis permet de défendre sa bonne réputation, mais aussi d’accéder à des informations pour un emploi, de travailler au sein de petites équipes dans des chantiers « au noir » pour améliorer ses fins de mois. Pour faire partie d’une bande, les qualités morales comme la loyauté ne suffisent donc pas, il faut aussi pouvoir se prévaloir d’une différence utile : une agilité manuelle, des savoir-faire techniques, des contacts avec les petits patrons locaux. Les groupes d’amis fonctionnent ainsi sur un mode informel comme le font les regroupements locaux d’artisans et commerçants : ils procurent un capital social à de jeunes ouvriers ruraux obligés par les transformations du travail de se mobiliser collectivement pour défendre leur employabilité. Appartenir à un groupe d’amis conforte localement la valeur personnelle et professionnelle de chacun.

    ***

    Les femmes supportent de voir leur foyer dévolu aux amusements des hommes par crainte de passer « pour la chiante », comme dit l’une d’elles, c’est-à-dire de devoir endosser le rôle ingrat de demander l’arrêt des festivités. Par ailleurs, elles sont moins que les hommes liées les unes aux autres : elles ont dû quitter leurs amis d’enfance au moment de la mise en couple et la compagnie des autres femmes ne leur est pas toujours agréable, certaines comptant parmi les ex de leur conjoint. Elles subissent plus que les hommes l’étroitesse de l’espace des fréquentations amoureuses. Elles sont aussi plus dépendantes matériellement qu’eux, leurs emplois étant plus souvent précaires et à temps partiel.

    ***

    En second lieu, ces hommes se montrent solidaires dans un rayon limité aux plus proches. Ils excluent les plus précaires et les plus mal réputés, allant jusqu’à mettre en cause leur masculinité, comme les autres jeunes appartenant comme eux aux fractions stables des classes populaires rurales. La solidarité ne s’étend pas au-delà du cercle des « vrais potes »

    ***

    il n’est pas étonnant que l’offre politique identifiée par ces jeunes comme la plus proche de leur vision du monde soit celle de l’extrême droite, qui réserve la solidarité aux seuls Français selon cette même logique du « déjà, nous ». Dans le Grand-Est, le Rassemblement national dépasse les 40 % dans certains villages et bourgs.
    https://laviedesidees.fr/Benoit-Coqua...gnes-declin.html#.YBrV-QfEdGM.twitter
    Vote 0
  2. "C’est symptomatique : on cherche à réinventer le monde virtuel sur le modèle du monde réel. « On ne cherche pas à réinventer les façons de travailler, mais à les reproduire ». « La visio est utilisée pour que rien ne change ». Elle est utilisée de manière conservatrice, pas de façon disruptrice. Elle sert à assurer la coopération sans la transformer ! "

    ***


    Les entreprises qui fonctionnent depuis des tunnels de réunion Zoom du matin au soir sont caractéristiques des cultures managériales présentistes, où l’enjeu consiste à « garder à l’oeil » les collaborateurs, au sens propre comme au figuré. Zoom, ici, est un outil de surveillance semblable à la défunte pointeuse » – ou au panoptique télécran de 1984. « L’enjeu est de savoir où sont les employés, ce qu’ils font. »

    ***

    nombre d’outils collaboratifs, comme slack par exemple, proposent un fonctionnement bien plus horizontal. « Ces outils-là ont tendance à beaucoup écraser la hiérarchie, d’où une bien moindre appropriation là où la hiérarchie est importante ». « Bien souvent, la barrière à ces outils n’est pas une barrière d’accès, d’utilisation ou de compétence : elle est avant tout culturelle ! », conclut la spécialiste.

    ***

    es outils informatiques de travail sont restés souvent à la traîne par rapport aux applications grands publics : en terme d’expérience ou de design, le décalage est resté énorme. « Les outils logiciels professionnels proposent souvent des expériences utilisateurs ignobles par rapport aux outils que nous utilisons au quotidien ».

    ***

    « Zoom est une porte d’entrée sur ce monde encore peu connu et promu par les entreprises ». Il permet de sortir des tristes applications métiers, de montrer d’autres possibilités. Par rapport aux outils qu’utilisent les collaborateurs, Zoom ou WhatsApp viennent combler des vides et ouvrent des perspectives. Ils illustrent également le contournement nécessaire d’outils métiers mal conçus, souvent inadaptés aux besoins.
    http://www.internetactu.net/2020/12/0...m-34-miroir-des-cultures-manageriales
    Vote 0
  3. La plateforme avait lancé un outil de suivi de l’attention – qu’elle a fait disparaître en avril suite à de nombreuses récriminations – permettant de savoir si les participants utilisaient leurs navigateurs web pour surfer sur d’autres sites pendant une réunion ! Et l’ajout de fonctionnalités externes de suivi du regard ou du temps de parole promet de renforcer le côté disciplinaire de Zoom. « Le regard de Zoom instaure une paranoïa accrue sur la manière dont les conversations sont administrées, sur les personnes qui sont attentives et sur celles qui contrôleront la documentation des discussions qui ne peuvent plus être confidentielles. » Du fait de ses fonctionnalités asymétriques, « il semble clair que la technologie est créée pour des environnements de contrôle hiérarchique »

    ***

    Zoom institutionnalise une « norme d’incertitude », comme une menace planant sur ceux qui y participent. Les effets de Zoom sont désormais amplifiés, non seulement du fait de l’augmentation du volume des appels vidéo auxquels nous sommes soumis, mais aussi du fait de la diversité des situations dans lesquelles ils sont désormais utilisés et auxquels nous sommes contraints.

    ***

    La crise de notre rapport aux écrans n’était plus seulement morale, elle est devenue sociale, politique, économique, idéologique… En se montrant à nu l’obligation aux écrans a révélé les rapports de pouvoir que notre compulsion masquait. En devenant une obligation, une injonction, elle a révélé sa vacuité.

    ***

    La bascule numérique a montré à beaucoup qu’elle relevait bien d’une idéologie et d’un modèle de société. Entre la dépression et le décrochage, partout, le constat de cette expérience inédite s’est révélé accablant. C’est assurément la meilleure nouvelle. Elle va nous forcer à mieux observer la part irréductible que nos socialités et sociabilités en présentiel produisent, ce à quoi elles ne peuvent pas être réduites.
    http://www.internetactu.net/2020/12/1...zoom-44-pourquoi-allons-nous-y-rester
    Vote 0

Haut de page

Première / Précédent / Suivant / Dernière / Page 1 de 9 Marque-pages / ESPITALLIER.NET: Tags: best of + 1st_revue

À propos - Propulsé par SemanticScuttle