Étant donné les désavantages du brainstorming en présentiel, vouloir le pratiquer par visioconférence semble une piètre idée. Au moins, en live, vous bénéficiez de la présence énergisante de vos collègues dans une salle de conférences. Là, rien de tel. Vous perdez tout effet de facilitation sociale qui fait grimper la motivation au fil des prises de parole en groupe. En outre, il s’avère que le brainstorming distanciel fait peser sur les participants les mêmes appréhensions de jugement par leurs pairs que le brainstorming en présentiel. Alors, que faire ? Il faut accepter d’abandonner le brainstorming par visioconférence au profit des meilleures pratiques du brainstorming virtuel asynchrone. Celui-ci se déroule en 7 étapes au cours desquelles chaque participant peut envoyer ses idées de manière anonyme (ce qui lève le biais d’appréhension), lesquelles sont ensuite triées et redistribuées par un modérateur, triées et commentées par les autres de manière anonyme, etc. (voir l’encadré page…). Ce processus offre une remarquable efficacité. Dans ces conditions, les recherches de plusieurs groupes, dont les travaux pionniers de Darleen DeRosa et ses collègues des universités de Stanford et de Princeton, mais aussi de Knut Holt à l’université de Trondheim en Norvège en 2007, ainsi que d’évaluations récentes en contexte de travail distanciel réalisées par Constance Holman et ses collègues de la faculté de médecine de Berlin en 2021, ont fortement suggéré la supériorité du brainstorming numérique sur le brainstorming traditionnel. Il en ressort notamment que les groupes en présentiel pensent certes avoir mieux collaboré que ceux en brainstorming virtuel, mais que si l’on regarde le nombre d’idées produites, c’est le brainstorming virtuel qui se montre supérieur.
https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psy...a-creativite-en-teletravail-23147.php
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La plateforme avait lancé un outil de suivi de l’attention – qu’elle a fait disparaître en avril suite à de nombreuses récriminations – permettant de savoir si les participants utilisaient leurs navigateurs web pour surfer sur d’autres sites pendant une réunion ! Et l’ajout de fonctionnalités externes de suivi du regard ou du temps de parole promet de renforcer le côté disciplinaire de Zoom. « Le regard de Zoom instaure une paranoïa accrue sur la manière dont les conversations sont administrées, sur les personnes qui sont attentives et sur celles qui contrôleront la documentation des discussions qui ne peuvent plus être confidentielles. » Du fait de ses fonctionnalités asymétriques, « il semble clair que la technologie est créée pour des environnements de contrôle hiérarchique »
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Zoom institutionnalise une « norme d’incertitude », comme une menace planant sur ceux qui y participent. Les effets de Zoom sont désormais amplifiés, non seulement du fait de l’augmentation du volume des appels vidéo auxquels nous sommes soumis, mais aussi du fait de la diversité des situations dans lesquelles ils sont désormais utilisés et auxquels nous sommes contraints.
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La crise de notre rapport aux écrans n’était plus seulement morale, elle est devenue sociale, politique, économique, idéologique… En se montrant à nu l’obligation aux écrans a révélé les rapports de pouvoir que notre compulsion masquait. En devenant une obligation, une injonction, elle a révélé sa vacuité.
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La bascule numérique a montré à beaucoup qu’elle relevait bien d’une idéologie et d’un modèle de société. Entre la dépression et le décrochage, partout, le constat de cette expérience inédite s’est révélé accablant. C’est assurément la meilleure nouvelle. Elle va nous forcer à mieux observer la part irréductible que nos socialités et sociabilités en présentiel produisent, ce à quoi elles ne peuvent pas être réduites.
http://www.internetactu.net/2020/12/1...zoom-44-pourquoi-allons-nous-y-rester
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