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  1. > Le problème de laisser l’investissement privé conduire seul l’innovation est qu’il est détourné vers les marchés les plus lucratifs, à l’image des utilisations les plus pratiques de l’IA qui servent surtout au ciblage publicitaire et à la vente de détail. Par exemple, la recherche pharmaceutique s’est focalisée sur la recherche de nouveaux médicaments, au détriment des vaccins et des tests. Le soutien s’est enfin surtout focalisé sur l’innovation plus que sur le déploiement et l’aide à l’adoption.

    > Pour Suzanne Berger, spécialiste de l’économie de l’innovation, la grande leçon de la pandémie est de comprendre comment nous avons troqué notre résilience industrielle contre le low cost et la production temps réel. Pour elle, l’enjeu est d’encourager la reconquête industrielle et permettre aux entreprises d’accéder aux technologies de production les plus avancées. Pour cela, il faut soutenir la fabrication de produits essentiels, mais aussi reconnaître le lien entre fabrication et innovation.

    > Pour les économistes Simon Johnson (@baselinescene) et Jonathan Gruber (@jonathangruber1), auteurs de Jump-Starting America, « l’entreprise privée s’avère bien plus efficace quand le gouvernement apporte un solide soutien à la science fondamentale et appliquée et à la commercialisation des innovations qui en résultent ». Les deux économistes appellent à réitérer ces soutiens à l’heure où l’innovation risque d’être l’une des rares options pour stimuler la croissance économique. « L’investissement scientifique doit redevenir une priorité stratégique », assurent-ils. Ils ne sont pas les seuls.

    > Nous avons célébré l’innovation dans les garages en oubliant la production de masse, déplorait Rotman. Comme le disait Andrew Grove, ancien PDG d’Intel, la perte de la capacité à passer à l’échelle finira par nuire à notre capacité d’innovation. Nous y sommes, estime Rotman. Si nous sommes très doués pour créer de nouveaux logiciels qui rendent notre vie plus commode, nous le sommes beaucoup moins pour améliorer la production et la distribution, réinventer la santé, améliorer l’éducation, accélérer la réponse au changement climatique… et surtout, pas seulement bricoler des logiciels, mais « transférer notre savoir-faire technique dans les plus grands secteurs de l’économie ».
    http://www.internetactu.net/a-lire-ai...ie-ne-nous-a-pas-sauve-de-la-pandemie
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  2. Tribune. L’idée de « taxer les robots », popularisée en France par Benoît Hamon lors de la dernière campagne présidentielle, réapparaît dans le débat public (« La taxe robot est une des réponses pour que l’automatisation de l’économie contribue au progrès social », Dominique Bertinotti et Mehdi Ouraoui, Le Monde du 17 mai).

    Une telle taxe serait justifiée par la croyance que la robotisation aurait un impact négatif de grande ampleur sur l’emploi.

    Certes, les robots détruisent des emplois, c’est même leur raison d’être. Ces destructions seront vraisemblablement massives. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la robotisation pourrait faire disparaître environ 16 % des emplois en France d’ici 20 ans.

    Mais est-ce la fin de l’histoire ? La robotisation ne favorise-t-elle pas aussi l’éclosion de nouveaux emplois ?

    Pour évaluer l’effet de la robotisation, les chercheurs comparent le devenir d’un groupe test, affecté par la robotisation du fait de changements technologiques, avec un groupe témoin qui ne l’est pas. Certaines études qui adoptent cette démarche trouvent effectivement que la robotisation a détruit des emplois aux Etats-Unis. Mais des études récentes s’appuyant sur de très riches bases de données trouvent des résultats différents pour l’Europe.

    Un effet sur la productivité

    Ainsi, en Espagne, la comparaison des trajectoires des firmes qui ont intégré des robots dès la fin des années 1990 (le groupe test) à celles qui n’en ont jamais utilisé (le groupe de contrôle) montre que l’emploi a augmenté dans les entreprises « robotisées », tandis qu’il a diminué dans les autres (« Robots and firms », par Michael Koch, Ilya Manuylov et Marcel Smolka, VOX - CEPR Policy Portal, 1er juillet 2019).

    Une étude aboutit à la même conclusion sur la France en utilisant une méthodologie analogue (« What Are the Labor and Product Market Effects of Automation ? New Evidence from France », par Philippe Aghion, Céline Antonin, Simon Bunel et Xavier Jaravel, Sciences Po OFCE, Working Paper n° 1, 2020).

    Elle montre que l’automatisation a augmenté l’emploi dans le secteur manufacturier, y compris l’emploi des non-qualifiés.

    De tels résultats ont été confirmés avec des données couvrant toute l’Europe (« Don’t blame it on the machines : Robots and employment in Europe », par David Klenert, Enrique Fernández-Macías et José-Ignacio Antón, VOX, CEPR Policy Portal, 24 février 2020). Il a été ainsi estimé que l’ajout d’un robot pour 1 000 travailleurs augmentait l’emploi total de 1,3 %, sans effet négatif sur l’emploi non qualifié.

    A l’évidence, les robots ne sont pas toujours les ennemis de l’emploi. Comment expliquer un tel résultat alors que les robots se substituent à de nombreux salariés ? C’est que l’introduction de robots s’accompagne aussi d’un effet sur la productivité : la même quantité de biens ou services peut désormais être produite à un coût beaucoup plus faible.

    Parts de marché et embauches

    Comparés à ceux de ses concurrents non robotisés, les prix de vente d’une entreprise robotisée diminuent, souvent dans des proportions importantes, ce qui lui permet d’accroître ses parts de marché, et donc d’embaucher pour répondre aux demandes qui s’adressent à elle et s’adapter à sa nouvelle dimension.

    Les études les plus récentes montrent que cet effet productivité (création d’emplois) semble dominer l’effet de substitution (destruction d’emplois), tout du moins en Europe.

    En fin de compte, rien ne permet d’affirmer que la taxation des robots aurait un effet positif sur l’emploi, ces études prouveraient même le contraire. En revanche, elle aurait pour effet certain de réduire les gains de productivité, et donc de nous appauvrir.

    Blâmer les robots détourne l’attention du public des véritables causes de nos résultats pour le moins médiocres en matière d’emploi.

    Les robots sont des faux coupables idéals.

    Nos débats devraient plutôt porter sur les réformes à mettre en œuvre pour améliorer le fonctionnement du marché du travail et pallier la défaillance chronique du dialogue social.

    Pierre Cahuc (Professeur d’économie à Sciences Po) et André Zylberberg (Directeur de recherche émérite au CNRS, Centre d’économie de la Sorbonne)
    http://www.jegoun.com/2020/05/taxer-les-robots.html
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  3. Cependant, les leviers d’actions sont loin de se limiter à des choix technologiques. La foi inconsidérée en la science ou la technique a montré ses limites. Est-il raisonnable d’espérer que la technologie, à elle seule, résoudra les problèmes qu’elle pose ? Qui oserait encore proclamer aujourd’hui que « nous sommes parvenus à dominer la famine, les épidémies et la guerre » ? Un premier levier d’action consisterait à forger les outils mentaux qui nous permettront de réagir à une situation encore jamais vue.

    Les termes de « croissance verte » ou de « développement durable » sont des oxymores : sans croissance de la consommation d’énergie pas de croissance du flux formel d’échanges monétaires, aussi appelé PIB. Parce qu’il semble impossible, ou extrêmement difficile, de consommer moins d’énergie tout en maintenant la croissance économique telle qu’elle est définie actuellement, il est irresponsable de miser sur la perpétuation de cette dernière.

    La décroissance n’est pas l’opposé de la croissance économique : elle se place sur un plan plus large, positif, aussi qualitatif que quantitatif. Considérant que la société de consommation apporte plus de nuisances que de bienfaits, elle invite à repenser l’économie, la culture et la politique afin de limiter tant la consommation d’énergie que l’empreinte écologique tout en réduisant les inégalités. Ce n’est donc pas une simple diminution quantitative : c’est un changement de structure. Si la société de consommation était comparée à une voiture, la croissance économique et énergétique serait son carburant. Passer à la décroissance ne consisterait pas à priver la voiture de carburant, mais plutôt à la remplacer par un vélo.
    https://theconversation.com/penser-la...imites-physiques-de-la-planete-138842
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