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  1. là où les économistes arguent souvent que les effets pervers du libre échange peuvent être corrigés ex post par la redistribution, la déterritorialisation des échanges signifie que cela sera souvent impossible. Cela, parce que les acteurs les plus mobiles peuvent se relocaliser dans des juridictions moins complaisantes, par exemple des paradis réglementaires ou fiscaux.

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    les navires qui forment la « colonne vertébrale » de la mondialisation sont moins régulés, moins sûrs, plus polluants, et moins taxés, qu’ils n’auraient pu l’être si les échanges avaient gardé une plus grande connexion avec les terres.

    Dans ces conditions, il est possible d’affirmer qu’une certaine mobilité est incivique, en ce qu’elle a pour objectif premier de contourner l’environnement réglementaire ou fiscal mis en œuvre par les pays participant aux échanges. Ces pays perdent une partie de leur capacité à mettre en œuvre des politiques au service de l’intérêt commun.

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    ce processus a contribué à segmenter le monde social en deux mondes : d’une part des acteurs les plus mobiles, qui bénéficient grandement de la capacité à se déterritorialiser (par exemple par l’évasion fiscale) ; de l’autre, les plus immobiles, qui voient les biens communs locaux se dégrader.
    https://theconversation.com/le-temps-...-la-mondialisation-est-il-fini-195054
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    https://elucid.media/economie/notre-e...r-au-neoliberalisme-christophe-ramaux
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  3. -
    https://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/definancer-la-technologie
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  4. Le revenu de base universel a un avantage certain : celui de la simplicité. Le public comprend vite le principe : un versement mensuel et inconditionnel. Mais il se heurte à deux murs, deux failles, que la garantie de l’emploi est capable de dépasser. Le premier est que le montant de ce revenu est souvent insuffisant pour vivre. Et ce n’est pas un hasard, c’est que c’est précisément sa fonction : il est un complément de l’emploi marchandisé propre au néolibéralisme. Il permet simplement de vivre avec un marché du travail fondé sur la précarisation et la compression salariale. Il devient alors la roue de secours d’un capitalisme à bout de souffle. C’est pourquoi il est aussi populaire parmi les cercles conservateurs et libéraux. Il permet de faire accepter aux travailleurs une condition globalement dégradée. L’État devient alors la roue de secours de l’ordre productif.

    L’autre élément est que, même généreux et permettant de vivre dignement, le revenu de base ne remet pas en cause ce même ordre productif. Il permet certes en théorie de peser sur le fonctionnement du marché du travail, mais il laisse néanmoins l’organisation sociale et économique à de seuls choix individuels. Ce que l’individu fait de son revenu universel détermine l’organisation sociale. En cela, il ne garantit nullement que certaines tâches non réductibles à l’échange marchand seront réalisées. Il place dans les seuls choix des ménages la clef du bien-être. Il induit aussi l’idée que jouer aux cartes ou ramasser les déchets, par exemple, ont la même valeur sociale. À l’inverse, la garantie de l’emploi définit en amont les priorités et les besoins et, en cela, modifie profondément l’ordre social. Elle n’est, au reste, pas incompatible avec l’idée d’un plus grand loisir individuel, ni même du choix individuel puisqu’on sait qu’elle est volontaire. Du reste, lorsque le secteur commun se développera, il faudra, pour pouvoir fournir une activité à tous, réduire le temps de travail. Ainsi, le travail deviendra une activité parmi d’autres, mais ce sera toujours une activité répondant à des besoins. La garantie d’emploi renverse donc la logique du revenu universel : elle crée les emplois dont la collectivité a besoin et libère les salariés de la précarité. Elle éradique le chômage à la racine et ne fait pas confiance aux mécanismes de marché pour le faire. Ce faisant, elle ouvre, comme on le verra, des perspectives que le revenu universel ne permet pas d’envisager.

    ***

    Pendant la crise du coronavirus, des milliers de salariés ont été, dans le cadre de l’activité partielle, rémunérés par l’État, sans que ce dernier ne demande rien en retour. On pourrait simplement imaginer que, dans le cadre d’une garantie d’emploi, l’État propose aux salariés au chômage des tâches répondant à certains besoins qui, comme on l’a vu, ne proviendraient pas que de l’État. Ce statut financé publiquement serait lié à une grille salariale particulière et serait distinct de la fonction publique stricto sensu dont les contours pourraient ainsi être définis plus précisément. Pour éviter les effets d’aubaine de la puissance publique, cette définition pourrait être précisée démocratiquement. On pourrait aussi envisager une modification et un élargissement de la fonction publique qui serait intégrée à cette garantie, sans que nul n’y perde rien, et reposant sur une gouvernance démocratisée. La garantie de l’emploi serait alors intégrée dans un système de rémunération publique qui pourrait être la compensation d’une participation à la satisfaction globale des besoins communs. Peu à peu, le salaire serait alors déconnecté de l’emploi et pourrait devenir un droit lié à la citoyenneté. On se rapprocherait de la proposition du « salaire à vie » portée par Bernard Friot. La question de l’organisation est donc délicate, à n’en pas douter. Elle devra faire l’objet d’une discussion démocratique profonde. Mais, ce qui importe, c’est de savoir qu’en aucun cas, elle ne semble impossible à résoudre.

    ***

    Mais la garantie d’emploi ouvre une autre voie qui n’est pas directement revendiquée par sa version états-unienne. En créant une garantie d’emploi, on libère la gestion politique de l’économie du chantage à l’emploi. Ce chantage à l’emploi est un des ressorts des politiques néolibérales et c’est un moyen pour le secteur privé de dégrader les conditions de travail, de rogner les transferts sociaux, de combattre tout contre-pouvoir dans les entreprises. Tout cela est toujours fait, comme l’ont montré les différentes réformes du marché du travail en France au nom de la « sauvegarde de l’emploi » ou des « créations d’emplois ». La garantie d’emploi ne libère pas que l’État de cette pression. Elle libère aussi le salarié. Lorsque chacun est assuré de disposer d’un emploi décent, suffisant pour vivre, le rapport de forces entre le capital et le travail est profondément modifié.

    ***

    Avec la garantie d’emploi s’efface alors la course infinie à la croissance. Les priorités s’inversent. L’environnement, le bien-être commun, la santé peuvent devenir les piliers de l’organisation sociale. La société est libérée de sa dépendance à l’obligation d’accumulation du capital.


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    Le revenu de base universel a un avantage certain : celui de la simplicité. Le public comprend vite le principe : un versement mensuel et inconditionnel. Mais il se heurte à deux murs, deux failles, que la garantie de l’emploi est capable de dépasser. Le premier est que le montant de ce revenu est souvent insuffisant pour vivre. Et ce n’est pas un hasard, c’est que c’est précisément sa fonction : il est un complément de l’emploi marchandisé propre au néolibéralisme. Il permet simplement de vivre avec un marché du travail fondé sur la précarisation et la compression salariale. Il devient alors la roue de secours d’un capitalisme à bout de souffle. C’est pourquoi il est aussi populaire parmi les cercles conservateurs et libéraux. Il permet de faire accepter aux travailleurs une condition globalement dégradée. L’État devient alors la roue de secours de l’ordre productif.

    L’autre élément est que, même généreux et permettant de vivre dignement, le revenu de base ne remet pas en cause ce même ordre productif. Il permet certes en théorie de peser sur le fonctionnement du marché du travail, mais il laisse néanmoins l’organisation sociale et économique à de seuls choix individuels. Ce que l’individu fait de son revenu universel détermine l’organisation sociale. En cela, il ne garantit nullement que certaines tâches non réductibles à l’échange marchand seront réalisées. Il place dans les seuls choix des ménages la clef du bien-être. Il induit aussi l’idée que jouer aux cartes ou ramasser les déchets, par exemple, ont la même valeur sociale. À l’inverse, la garantie de l’emploi définit en amont les priorités et les besoins et, en cela, modifie profondément l’ordre social. Elle n’est, au reste, pas incompatible avec l’idée d’un plus grand loisir individuel, ni même du choix individuel puisqu’on sait qu’elle est volontaire. Du reste, lorsque le secteur commun se développera, il faudra, pour pouvoir fournir une activité à tous, réduire le temps de travail. Ainsi, le travail deviendra une activité parmi d’autres, mais ce sera toujours une activité répondant à des besoins. La garantie d’emploi renverse donc la logique du revenu universel : elle crée les emplois dont la collectivité a besoin et libère les salariés de la précarité. Elle éradique le chômage à la racine et ne fait pas confiance aux mécanismes de marché pour le faire. Ce faisant, elle ouvre, comme on le verra, des perspectives que le revenu universel ne permet pas d’envisager.

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    Pendant la crise du coronavirus, des milliers de salariés ont été, dans le cadre de l’activité partielle, rémunérés par l’État, sans que ce dernier ne demande rien en retour. On pourrait simplement imaginer que, dans le cadre d’une garantie d’emploi, l’État propose aux salariés au chômage des tâches répondant à certains besoins qui, comme on l’a vu, ne proviendraient pas que de l’État. Ce statut financé publiquement serait lié à une grille salariale particulière et serait distinct de la fonction publique stricto sensu dont les contours pourraient ainsi être définis plus précisément. Pour éviter les effets d’aubaine de la puissance publique, cette définition pourrait être précisée démocratiquement. On pourrait aussi envisager une modification et un élargissement de la fonction publique qui serait intégrée à cette garantie, sans que nul n’y perde rien, et reposant sur une gouvernance démocratisée. La garantie de l’emploi serait alors intégrée dans un système de rémunération publique qui pourrait être la compensation d’une participation à la satisfaction globale des besoins communs. Peu à peu, le salaire serait alors déconnecté de l’emploi et pourrait devenir un droit lié à la citoyenneté. On se rapprocherait de la proposition du « salaire à vie » portée par Bernard Friot. La question de l’organisation est donc délicate, à n’en pas douter. Elle devra faire l’objet d’une discussion démocratique profonde. Mais, ce qui importe, c’est de savoir qu’en aucun cas, elle ne semble impossible à résoudre.

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    Mais la garantie d’emploi ouvre une autre voie qui n’est pas directement revendiquée par sa version états-unienne. En créant une garantie d’emploi, on libère la gestion politique de l’économie du chantage à l’emploi. Ce chantage à l’emploi est un des ressorts des politiques néolibérales et c’est un moyen pour le secteur privé de dégrader les conditions de travail, de rogner les transferts sociaux, de combattre tout contre-pouvoir dans les entreprises. Tout cela est toujours fait, comme l’ont montré les différentes réformes du marché du travail en France au nom de la « sauvegarde de l’emploi » ou des « créations d’emplois ». La garantie d’emploi ne libère pas que l’État de cette pression. Elle libère aussi le salarié. Lorsque chacun est assuré de disposer d’un emploi décent, suffisant pour vivre, le rapport de forces entre le capital et le travail est profondément modifié.

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    Avec la garantie d’emploi s’efface alors la course infinie à la croissance. Les priorités s’inversent. L’environnement, le bien-être commun, la santé peuvent devenir les piliers de l’organisation sociale. La société est libérée de sa dépendance à l’obligation d’accumulation du capital.
    http://www.contretemps.eu/chomage-eco...rantie-emploi-depassement-capitalisme
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