frenchhope: démocratie* + société* + 1st_revue*

Les signets de cette page sont gérés par un administrateur.

72 signet(s) - Classer par : Date ↑ / Titre / Vote / - Signets des autres utilisateurs pour ce tag

  1. "C’est en parcourant un livre consacré à l’œnologie que nous avons eu l’idée de nous inspirer des pratiques d’évaluation des vins. On peut ainsi améliorer le bulletin de vote proposé par Arrow, Borda et Condorcet en donnant encore plus de liberté à l’électeur. Chaque électeur peut ainsi juger chaque candidat individuellement, en lui attribuant une mention comme les mentions du Baccalauréat : « excellent, très bien, bien, assez bien, passable, insuffisant, à rejeter »."

    "Grâce à l’approche axiomatique, nous avons isolé une méthode que nous avons appelée « le jugement majoritaire ». C’est la seule qui échappe aux paradoxes d’Arrow et de Condorcet, et qui est robuste face au vote stratégique."

    "Le jugement majoritaire échappe au paradoxe d’Arrow : rajouter ou retirer un candidat mineur ne change pas le vainqueur de l’élection. Il évite également le dilemme du vote utile : un électeur peut donner une mention positive à plusieurs candidats (par exemple Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon en 2017, Lionel Jospin, Christiane Taubira, Lionel Mamère et Jean-Pierre Chevènement en 2002). Il donne aussi plus de choix et donc permet plus de démocratie. Par exemple en 2017, Les Républicains auraient pu proposer François Fillon et Alain Juppé sans risque, car les électeurs de droite auraient pu juger l’un excellent, l’autre très bien. Aussi côté Parti socialiste, Yannick Jadot n’aurait pas été obligé de se désister en faveur de Benoît Hamon. "

    "

    Ce système permet de remédier à l’abstention en donnant un sens au vote blanc et ce même avec deux candidats comme au second tour de l'élection présidentielle. Avec lui, un électeur abstentionniste peut en effet participer et rejeter les deux, et un électeur qui vote blanc peut s’exprimer en donnant la mention « passable » ou « insuffisant » à l’un et rejeter l’autre. Sa méthode de calcul, une généralisation de la médiane construite grâce à la théorie des jeux, permet ainsi de neutraliser le vote stratégique."

    "L’informatique est primordiale à plusieurs niveaux : avec la méthode bi-proportionnelle utilisée en Suisse, les électeurs votent sur papier mais le calcul nécessite des algorithmes et des outils informatiques. Le jugement majoritaire peut se faire sur papier pour des élections politiques mais pour la vie quotidienne, un logiciel est indispensable. Grâce à l'association Mieux voter, un logiciel est disponible pour voter en ligne avec la méthode du jugement majoritaire. La version actuelle est en train d’évoluer afin d’intégrer des outils qui garantissent plus de sécurité et d’anonymat sur ces données forcément sensibles, notamment par l’utilisation de Belenios (développé par le CNRS et Inria).

    "Les électeurs demandent plus de démocratie pour s’exprimer sur différents sujets. Cela nécessite le développement de nouvelles plateformes de vote électronique intégrant des méthodes de votes sophistiquées, et des technologies de pointe comme l’intelligence artificielle, la cryptographie ou la blockchain. L’informatique a un rôle essentiel à jouer pour améliorer notre démocratie et j’espère pouvoir y contribuer. Le jugement majoritaire est un bon début mais qui est loin d’être suffisant."
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/de...saut-du-vote-utile#Echobox=1576040519
    Vote 0
  2. > Un autre constat est frappant dans votre livre, c’est combien les ingénieurs se révèlent un peu déconnectés des réalités. Vous citez notamment les enquêtes de la société des ingénieurs et scientifiques de France qui montrent par exemple, pour un sondage de 2011, que 14 % des ingénieurs pensent que si les choses continuent sur leur lancée, nous allons bientôt vivre une catastrophe écologique majeure (contre 89 % des Français ou 83 % des cadres). 87 % des ingénieurs estiment que le génie de l’homme permettra que la Terre reste vivable (contre 51 % des Français et 57 % des cadres). Derrière ces chiffres, on sent qu’un monde de perception sépare les ingénieurs du reste de la population. Vous soulignez notamment que les ingénieurs sont peu politisés, dociles et profondément technosolutionnistes.

    > Face à chacun de ces défis, vous soulignez surtout les difficultés : ils ne semblent pas toujours impliqués dans la responsabilité sociale de l’entreprise, qui semble leur être imposée ; ils rechignent à reconnaître leur responsabilité dans le développement technique et peinent à être moteur d’une démocratie technique ; quant aux responsabilités environnementales nouvelles qui s’adressent à eux, là encore, ils ne semblent pas toujours moteurs de ces transformations

    > Pour prendre un exemple simple, quoique fantaisiste, brûler un hectare de végétation dans une forêt primaire en Amazonie n’est pas compensé par le fait de planter un hectare de pins Douglas dans les Landes Françaises. Or l’approche technosolutionniste ne sait pas gérer cette absence d’équivalence.

    > C’est davantage de réflexivité, de capacités d’analyses économiques et politiques des phénomènes techniques, de modes de gouvernance horizontaux et transparents, dans la formation comme dans les pratiques des ingénieurs, oui, oui et oui ! A titre d’exemple, le philosophe et spécialiste de l’éthique américain Michael Davis recommande aux entreprises qui emploient des ingénieurs d’instaurer un temps de discussion régulier sous la forme de brown bag lunch éthiques. Au déjeuner, chaque salarié apporte ainsi son sandwich et une question éthique empruntée à l’actualité ou au secteur professionnel pour en discuter dans un espace qui n’est pas celui de la prise de décision. L’avantage principal de cette pratique est que quand un problème surgit sur le lieu de travail, les modalités de la discussion – certains philosophes parleraient d’ethos de la discussion – sont déjà en place.

    > Cependant, dans un contexte de faillite des démocraties occidentales, j’insisterais peut-être plutôt sur un renouvellement du contrat social dans sa forme rousseauiste, c’est-à-dire un modèle dans lequel on ne s’embarrasse pas d’un souverain ou d’un manager pour promouvoir l’intérêt général
    http://www.internetactu.net/2020/02/24/les-ingenieurs-au-defi-de-lethique
    Vote 0
  3. -
    https://www.contrepoints.org/2020/05/...ire-accepter-la-surveillance-de-masse
    Vote 0
  4. -
    https://www.marianne.net/debattons/bi...otre-societe-celui-de-la-decroissance
    Vote 0
  5. -
    https://caitlinjohnstone.com/2020/08/23/why-the-lesser-evil-is-an-illusion
    Vote 0

Haut de page

Première / Précédent / Suivant / Dernière / Page 1 de 8 Marque-pages / ESPITALLIER.NET: Tags: démocratie + société + 1st_revue

À propos - Propulsé par SemanticScuttle