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  1. là où les économistes arguent souvent que les effets pervers du libre échange peuvent être corrigés ex post par la redistribution, la déterritorialisation des échanges signifie que cela sera souvent impossible. Cela, parce que les acteurs les plus mobiles peuvent se relocaliser dans des juridictions moins complaisantes, par exemple des paradis réglementaires ou fiscaux.

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    les navires qui forment la « colonne vertébrale » de la mondialisation sont moins régulés, moins sûrs, plus polluants, et moins taxés, qu’ils n’auraient pu l’être si les échanges avaient gardé une plus grande connexion avec les terres.

    Dans ces conditions, il est possible d’affirmer qu’une certaine mobilité est incivique, en ce qu’elle a pour objectif premier de contourner l’environnement réglementaire ou fiscal mis en œuvre par les pays participant aux échanges. Ces pays perdent une partie de leur capacité à mettre en œuvre des politiques au service de l’intérêt commun.

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    ce processus a contribué à segmenter le monde social en deux mondes : d’une part des acteurs les plus mobiles, qui bénéficient grandement de la capacité à se déterritorialiser (par exemple par l’évasion fiscale) ; de l’autre, les plus immobiles, qui voient les biens communs locaux se dégrader.
    https://theconversation.com/le-temps-...-la-mondialisation-est-il-fini-195054
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  2. pour que les ouvriers bangladais acceptent de travailler pour un salaire de 39 euros par mois, il faut à la fois qu’ils n’aient pas la possibilité de se tourner vers des options plus attractives à l’étranger et que les normes de droit social soient quasi-inexistantes au niveau national. Loin d’être un obstacle, les frontières se révèlent être la condition nécessaire au déploiement des entreprises multinationales à l’échelle globale.

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    Les frontières remplissent donc selon Jones un rôle fonctionnel dans la gouvernance économique globale. Il leur attribue à l’inverse une lourde part de responsabilité dans l’échec actuel de la gouvernance environnementale à l’échelle mondiale. La norme de la souveraineté étatique qui structure les relations internationales dépend de la capacité des frontières à isoler les États des uns des autres. En institutionnalisant l’accès exclusif à leurs propres ressources, les frontières encouragent les États à se comporter en propriétaire de ces ressources et à pratiquer un extractivisme intensif. Les frontières encouragent par ailleurs une approche égoïste des problèmes écologiques, encore renforcés par le fait que les États les plus pollueurs ne sont pas les plus exposés aux risques environnementaux.
    https://laviedesidees.fr/Reece-JONES-La-Violence-des-frontieres.html
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