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  1. > les micro-espaces maraîchers dans la ville ne suffiront jamais à alimenter l’ensemble de la population d’une ville. D’autant plus que cette dernière trouve sa cohérence et son intérêt sociétal et écologique dans un minimum de densité des habitations. En effet, selon l’agronome Carl Gaigné, pour nourrir une ville comme Paris avec ces 2 millions d’habitants et ces 105,40 km2, cela nécessite « trois millions d’hectares, soit six fois plus que la région Île-de-France en comporte. Donc même si l’on rapprochait les lieux de production au plus près de la ville, il faudrait quand même parcourir environ 200 à 300 km pour nourrir toute la population de Paris 2 » . Or, c’est grâce aux développements des transports, auparavant, grâce aux chemins de fer, que « les parisiens très mal nourris au XIXe siècle ont beaucoup mieux mangés ». Par conséquent, plus les villes sont petites, plus elles diminuent leurs empreintes carbones. Par contre, si elles deviennent des villages, alors elles perdent leur autonomie globale, vis à vis des autres services. Sauf, à revenir à un mode de vie paysan avec une perte de la diversité et de la qualité au plan de l’industrie et des services, l’école, la santé, l’industrie, la culture, les loisirs…

    > Cependant, créer une multitude de maisons et de villages dans les campagnes n’est pas viable à long terme, car cela suppose d’importants déplacements entre les villages et/ou la ville la plus proche. Seul une autonomie quasi complète, sur le plan économique, sociale ou relationnelle permettrait d’éviter les déplacements en excès, ce qui semble assez difficilement envisageable à présent.

    > Pour Paul Ariès, la plus grande autonomie des citadins passe aussi par leur capacité à s’autolimiter, à réduire « l’ubris », la démesure. « Les villes lentes, parce qu’elles n’ont de cesse d’articuler ces stratégies de relocalisation et de retemporalisation, tendent à redonner de la qualité de vie, c’est-à-dire à enfanter un humain plus humain puisque plus autonome, parce que seul capable de s’autolimiter (…). L’éloge de la lenteur est aussi celui du temps nécessaire à la maturation, au doute, à la délibération, au choix. Les habitants des villes lentes mènent donc une réflexion sur la temporalité nécessaire au respect de la démocratie : il faut déjà en finir avec la foi illimitée dans le temps qui vient, que véhicule, par exemple, le scientisme ambiant. La démocratie comme l’éducation a besoin de lenteur. » 11 »

    > Contre la disparition de plus en plus rapide des terres agricoles liées à l’urbanisation (habitations, zones commerciales, routes, parking…) une « campagne nationale pour la création, la préservation et l’extension des ceintures vivrières autour des agglomérations » a été lancée en mars 2011 par l’association « Relocalisons». Car « 54 000 ha de terres agricoles disparaissent, chaque année, en France : l’équivalent d’un département est ainsi englouti sous le goudron et le béton, tous les 7 ans. Ces terres sont remplacées, à 50%, par des maisons individuelles et à près de 20%, par le développement du réseau routier, accompagnant cette expansion. A cela s’ajoute ici un aéroport, là une plateforme logistique pour la grande distribution, une zone commerciale, etc. Le nombre d’exploitations a ainsi été divisé par deux, en 20 ans, tandis que leur surface moyenne a presque doublé (42 à 77 ha)

    > Depuis 1968, on observe un retour à la terre des citadins. Après une pause dans les années 80, ce mouvement est reparti depuis les années 2000. Les personnes qui font ce choix, n’y vont pas seulement pour y habiter, mais aussi pour travailler comme paysans (plutôt que comme agriculteurs exploitants). Ces derniers tentent parfois de développer des Amap ou de la vente de proximité, afin de développer des circuits courts, qui s’inscrivent dans un objectif de relocalisation. Mais comment articuler le retour à la terre (qui engendre un éloignement des villes) et les circuits courts dans les villes en particulier, qui supposent de développer l’agriculture sur des terres assez proches des villes ? Il y a en effet, un double mouvement antagoniste, mais qui peut se résoudre, si ces nouveaux paysans ne partent pas cultiver trop loin des villes. Cependant, il manque souvent de terres disponibles pour ces nouveaux paysans.

    > Pour relocaliser la production alimentaire agricole, une des solutions consiste donc dans le retour à la terre, notamment pour développer l’agriculture locale, en accroissant aussi le nombre d’agriculteur. Une autre solution possible pour relocaliser la production alimentaire agricole consiste dans le développement de petites villes autour de nouvelles terres à cultiver par de nouveaux paysans suffisamment nombreux. Cependant, la croissance du nombre d’habitants dans de grands villages contribue néanmoins à accroitre les déplacements. Dans ce cas la croissance des ruraux contribue à accroître la dispersion de l’habitat et donc la distance des déplacements. Ce qui se révèle néfaste à la relocalisation et donc à l’empreinte carbone et écologique.

    > Il faut donc prendre en compte, la quantité d’habitant dans les gros villages, la surface des villages, mais surtout la densité d’habitants par km2. Ce n’est donc pas le fait de vivre dans un gros village, plutôt que dans une grande ville, qui se révèle le critère clé de la relocalisation, mais le critère d’autonomie et de densité des habitants au km2 de ces villages. Si ces derniers se révèlent trop petits en nombre d’habitants, ils ne s’avèrent pas autonome économiquement. Par conséquent, les déplacements augmentent pour se rendre au travail et faire ses courses. Si le nombre d’habitants s’avère suffisant pour attendre l’autonomie, mais que l’étendu des villages s’avère importante en surface, alors qu’il n’y a pas suffisamment de densité au km2, les déplacements dans le village s’accroissent aussi.

    > si le fait de cultiver en ville diminue les distances entre le producteur et le consommateur, donc l’émission de CO2, en revanche, cela accroit le périmètre de la ville, donc les temps et les distances de déplacements en son sein et donc les émissions de CO2 ou les dépenses d’énergie électrique. Or, la quantité de déplacements des citadins s’avèrent plus importante que celle des agriculteurs, principalement parce qu’ils sont moins nombreux.

    > Il faut parvenir à équilibrer le développement de la densité urbaine et la végétalisation des villes. Pour cela, il est plus rationnel de placer principalement les terrains agricoles autour de la ville et non dans la ville. Cela n’empêche pas de faire un peu de maraîchage en plantant quelques légumes, dans les micro-surfaces, des jardins privés ou collectifs, autour des arbres et des parcs situés dans la ville. Cependant, les parcs forestiers urbains s’avèrent préférables, car ils permettent mieux de développer l’ésthétique urbaine végétale par la beauté du végétale et donc la qualité de vie. Ils sont plus efficients dans la diminution de l’empreinte carbone des citadins. De plus, un parc avec de grands arbres confère plus d’ombre, de fraicheur et de beauté que la culture agricole d’une rangée de poireaux ou de choux par exemple.
    https://www.institutmomentum.org/relo...t-limiter-le-rechauffement-climatique
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