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  1. Ces exemples montrent donc que, contrairement à ce que voudrait la doxa, ces populations ne sont pas les vestiges des premiers humains. Elles ont elles-mêmes eu des velléités étatistes jusqu’à ce que la menace d’être assujetties par un autre État les pousse à changer d’organisation sociale et à s’exiler dans les collines. Le peuple Tai autrefois étatisé a été repoussé vers l’est et le sud-ouest, comme en témoignent ses pratiques culturelles caractéristiques : religion séculaire, pratique de la riziculture irriguée, autant d’indices qui permettent d’affirmer que ce peuple fut un bâtisseur d’État. De même, la culture sur brûlis ou le nomadisme pratiqué au cours des siècles passés ne précèdent pas la riziculture sur la très contestable échelle de l’évolution sociale : ces pratiques sont, au contraire, des « adaptations secondaires » qui relèvent d’un choix essentiellement politique.
    https://lvsl.fr/une-idealisation-des-...zomia-ou-lart-de-ne-pas-etre-gouverne
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  2. Le caractère funeste du modèle néolibéral, dont le Chili de Pinochet a été le précurseur à l’échelle internationale (chapitre 1), ne réside pas seulement dans les conséquences délétères des politiques qu’il justifie. Certes, la privatisation des services publics, la marchandisation de biens universels (santé, éducation, eau), l’imposition des retraites par capitalisation ou encore la dérégulation du marché du travail sont préjudiciables par définition, dans la mesure où elles privent les citoyens de leurs droits les plus fondamentaux, brisent toute idée de solidarité et plongent la société dans son ensemble, et en particulier les classes les plus précaires, dans l’incertitude du futur. Mais, plus fondamentalement, si « le néolibéralisme nous tue », c’est parce qu’il a été pensé à cette fin, ou plus exactement, parce qu’il procède d’une volonté consubstantielle à sa nature : dominer par la guerre civile.
    https://laviedesidees.fr/Fichu-neoliberalisme.html
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  3. Selon Han, les pathologies de l’époque présente (burn-out, dépression) ne résultent pas de contraintes ou de formes d’exploitation, mais d’un excès de positivité ou de liberté, et de l’exigence de perfection et de performance que chacun s’impose à lui-même, une « exploitation volontaire de soi ».

    Si Han a raison d’insister sur un changement de paradigme, un tournant individualiste dans une société qui valorise la productivité et condamne le temps « inutile », il est néanmoins loin d’être démontré que les contraintes extérieures ont disparu. Au contraire, ces « valeurs » d’accomplissement et de réussite sont aussi déterminées par les contextes et institutions qui exigent de plus en plus le développement des compétences, une évaluation et un contrôle de plus en plus renforcé de la performance mais aussi de la personne.

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    « Par manque de repos notre civilisation court à une nouvelle barbarie. En aucun temps les gens actifs, c’est-à-dire les gens sans repos, n’ont été plus estimés. » Nietzsche critiquait une société qui ne comprenait plus l’importance de la lenteur, de la contemplation et du repos, n’accordant de crédit qu’à l’activité et l’utilité.

    Avant Nietzsche, Karl Marx écrivait dans Le Capital (1867) que l’une des injustices fondamentales du système capitaliste était le fait qu’il privait les individus du temps de repos nécessaire, « vol ant » le temps qui devrait être employé à respirer l’air libre et à jouir de la lumière du soleil » et exigeant de la part de chacun un effort maximal, n’accordant qu’un repos minimal « sans lequel l’organisme épuisé ne pourrait plus fonctionner. »

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    Plus que le symptôme d’une société individualiste où chacun vise l’accomplissement personnel, nous émettrions l’hypothèse que le discours contemporain sur la fatigue dévoile l’inadéquation ressentie de manière de plus en plus vive entre les systèmes économiques et sociaux au sein desquels nous vivons et travaillons, et nos besoins et aspirations en tant que vivants humains.
    https://theconversation.com/la-fatigu...iecle-ou-revendication-sociale-155251
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  4. >Partout la sécurité l’emporte sur la liberté (le libéralisme qui devrait pourtant prôner la liberté préfère finalement asseoir son pouvoir par la sécurité et la police, ce qui n’en fait plus tant un libéralisme qu’un fascisme). La société sécuritaire vise à « contrôler et gouverner les modes d’apparition »… Et pour cela, la technologie est son meilleur outil puisqu’il permet de justement de créer des “apparitions”, c’est-à-dire de prédire le risque et de le contenir, de calculer des probabilités, de faire apparaître des fantômes, des aberrations, des justifications chiffrées à l’inacceptable, de transformer les gens en spectres, les signes en signaux même et surtout si leur interprétation est fausse. La raison numérique a ainsi redonné vie au fantasme de la connaissance intégrale auquel rien n’échappera et qui considère le monde comme un réservoir où puiser sans fin. La machine est l’outil de l’extorsion et de l’extraction. La connaissance n’est plus qu’un appareillage, une forme d’organisation contraignante et totale. Or, constate Mbembe “en dépit de l’accumulation sans précédent de connaissances, les mauvaises idées, pauvres et simplistes, limitées, n’ont jamais autant fait fortune”. La technicisation de la vie ne nous rend pas plus rationnels ou raisonnables.

    >Pour Mbembe, le numérique est la continuation, sous d’autres formes, d’une discrimination sans fin qui vise à créer des zones d’indétermination juridique autour de certains pour les punir préventivement, depuis des approximations qui visent à les transformer en suspects avant même qu’ils aient été jugés ou condamnés. Le brutalisme est une accélération technique de la guerre sociale qui vise à mettre les gens en cage après avoir rendu leurs espaces de vie invivables. Pour certains : c’est la décélération, l’entrave, l’immobilisation, la sédentarisation forcée voire le confinement dans des réserves ou des camps (« L’immobilité des uns, souvent, est une ressource indispensable pour la mobilité des autres »). La prédation dépend de la capacité à contrôler les flux et les mouvements.

    >L’être humain ne poursuit plus sa liberté, mais sa puissance. Cette quête, pour s’assouvir, repose sur une violence organisée, une force destructive seule capable de faire justement démonstration de puissance à l’encontre des races et des classes superflues

    > Le solutionnisme technologique est mis au service de la seule puissance par le biais quasi unique d’une surveillance toujours plus intense et plus profonde. Il est assurément une maladie épidémique, une volonté de puissance qui s’exerce toujours à l’encontre de la liberté du plus grand nombre.
    http://www.internetactu.net/2020/06/0...rt-a-rendre-le-pouvoir-indestructible
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  5. > " le management peut chercher à libérer du temps pour assurer aux ouvriers des temps de loisir, mais il peut également être un asservissement dans la mesure où le temps gagné sur l’activité productive est réinvesti dans une autre activité productive sans fin, dans une sorte de cercle vicieux."

    > "La stratégie de Charlot et de Sébastien pour ne pas vivre à genoux ou à quatre pattes passe par une reconquête de leur subjectivité et par l’affirmation de leur volonté individuelle"
    https://theconversation.com/travaille...-de-la-menagerie-au-management-139688
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