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  1. D’autres, comme l’anthropologue Jason Hickel, plaident que la décroissance n’est pas une politique de l’austérité, mais de l’abondance. Il est possible d’imaginer une réduction planifiée de la production dans les nations à revenu élevé de façon à maintenir les niveaux de vie, voire à les améliorer, expliquent-ils. Selon Hickel, cela impliquerait par exemple de redistribuer la richesse existante.

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    il s’agirait de réduire d’environ deux tiers la production de richesse dans les pays développés. « Les usines, les trains, les aéroports ne fonctionneraient qu’un tiers du temps actuel ; l’électricité, le chauffage, l’eau chaude ne seraient disponibles que huit heures par jour ; les propriétaires de voitures n’auraient le droit de les utiliser qu’un jour sur trois ; nous ne travaillerions que treize heures par semaine », conclut Milanović.


    « Caricature ! », répondent les « décroissants ». La réduction de la production occidentale ne se ferait pas de manière aussi transversale. Au contraire : tout ce qui profite à la société continuerait comme avant, alors que l’inutile disparaîtrait. Et Hickel de lister les secteurs « destructeurs sur le plan écologique et qui ont peu, voire pas, d’intérêt pour la société » : le marketing, les 4 x 4, le bœuf, le plastique à usage unique et les combustibles fossiles.

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    aucune quantité de temps libre ne compense les affres de la pauvreté : la possibilité de se libérer des contraintes professionnelles, quitte à ne pas manger, est déjà offerte à tous, sans susciter un engouement démesuré. Selon une formule célèbre, dans la société capitaliste, la seule chose qui soit plus dure que d’être exploité, c’est de ne pas l’être.

    Par ailleurs, l’idée que les loisirs et les services sociaux émettraient moins de gaz à effet de serre repose sur la conviction qu’ils n’impliquent pas l’utilisation de produits manufacturés, et ne requièrent donc ni énergie ni extraction de ressources naturelles. Or les secteurs des loisirs et des services, certes moins « sales » que l’industrie lourde, n’en demeurent pas moins polluants : les instruments de musique sont fabriqués en bois, en métal, en plastique ; les hôpitaux regorgent d’équipements nécessitant des centaines de minerais différents ainsi que des dérivés pétroliers ; le matériel d’escalade, les kayaks, les bicyclettes proviennent, en définitive, de matières que l’on a extraites du sol.

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    l’État social n’est pas l’unique source de notre bien-être : il y a aussi le cinéma, les jouets, les moules à gaufre, les téléviseurs. La rêverie selon laquelle l’absence de tous ces biens de consommation — un retour à une « vie simple » — serait la recette du bonheur séduit les franges les plus aisées de la bourgeoisie, car on rêve mieux de dépouillement lorsque tous ses besoins sont satisfaits. L’une des critiques internes les plus persistantes de l’Union soviétique était que la vie y était grise : on y manquait de vêtements de couleur, de musique et d’ananas. Nous voulons du pain, oui ; mais nous voulons aussi des roses.
    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/02/PHILLIPS/62757
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  2. Des déserts alimentaires se créent un peu partout. Aujourd’hui en France, ce sont sept communes sur dix, correspondant à environ dix millions d’habitants, qui ne disposent d’aucun commerce d’alimentation générale. Un foyer de trois personnes se déplace en moyenne 60 à 80 km par semaine pour ses achats alimentaires.

    Cette dépendance est problématique car on s’achemine vers un scénario de contraction globale de l’offre pétrolière. C’est une certitude géologique, nous ne savons juste pas exactement quand cela va commencer à être contraignant. Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie pronostique une contraction de l’offre dans la décennie.

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    Ainsi le foncier se concentre dans les mains d’une poignée d’agriculteurs. Cela pousse à l’hyperspécialisation, à une hyper mécanisation et à une dépendance aux intrants extérieurs diminuant l’autonomie des fermes.

    Par ailleurs, cela simplifie massivement les paysages en créant des « déserts » agricoles, au sens humain et écologique. Les conséquences sont nombreuses : perte en diversité cultivée entraînant la propagation de maladies plus facilement, disparition d’espaces pour accueillir les espèces sauvages… La façon de remédier à cela est donc d’installer massivement des agriculteurs qui pourront participer à la complexification des agroécosystèmes et améliorer l’autonomie du système en produisant eux-mêmes des intrants.

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    Aujourd’hui, on dit que les agriculteurs nous nourrissent mais c’est un abus de langage : ils ne sont qu’un maillon inséré dans une longue chaîne industrielle. Ils sont entièrement dépendants d’industries qui se situent en amont, qui leur fournissent les intrants nécessaires à leur production, et sont totalement dépendants d’industries situées en aval pour la transformation, le stockage et la distribution. C’est un système qui n’est absolument pas modulaire. Les éléments ne sont pas capables de fonctionner indépendamment les uns des autres.

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    La fonction du système agro-alimentaire n’est pas d’assurer la sécurité alimentaire de la population. La principale logique qui motive son organisation actuelle, c’est la maximisation des profits d’un faible nombre d’acteurs (firmes transnationales de l’agroalimentaire et de la grande distribution) qui disposent d’un pouvoir disproportionné dans la fixation des prix, le choix des normes sociales et environnementales de production, et l’orientation de l’offre alimentaire.

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    Je pense en effet que le phénomène de métropolisation qui tend à la concentration des richesses, des emplois et des habitants dans des centres urbains, a peu de chances de se maintenir dans un monde en décroissance énergétique.

    On peut cependant imaginer des scénarios très noirs où la sécurité alimentaire des villes se maintient au détriment des campagnes.


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    On entend souvent que le coût de l’alimentation est bas aujourd’hui, mais, il n’a probablement jamais été aussi élevé. Simplement, ce n’est pas le consommateur final qui en supporte le prix, mais l’ensemble de la société avec ses impôts. Le coût pour la santé publique est absolument colossal et suffirait à lui seul à justifier une transition agricole massive vers des produits moins transformés et plus sains. Et les coûts environnementaux sont eux aussi extrêmement élevés.


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    Ces entreprises ont un intérêt de court terme à externaliser absolument tous ces coûts, à les faire peser sur la société et à s’arroger des profits. L’alimentation n’a donc jamais été aussi peu chère pour le consommateur final, mais n’a jamais été aussi chère pour la société dans son ensemble. Les produits locaux et les produits bio sont plus chers pour le consommateur final probablement parce que ce sont des filières qui intègrent mieux, justement, les coûts portés traditionnellement par le reste de la société.
    https://lvsl.fr/il-y-a-urgence-a-sorg...aire-entretien-avec-arthur-grimonpont
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  3. -
    https://mrmondialisation.org/une-serr...ale-geante-en-plein-nord-de-la-france
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