Mais devons-nous coûte que coûte tous partir à l'aventure dans l'arrière-pays de Bornéo où nul n'a encore jamais mis les pieds? Est-il vrai qu'on a raté sa vie d'étudiant si on n'a pas atterri au moins une fois aux urgences en état de coma éthylique? On dit parfois qu'il faut croquer la vie à pleines dents. Pourquoi pas. Mais attention! On peut s'étouffer avec le gâteau, ou faire une indigestion! C'est pourquoi je pense qu'il est tout aussi valable de se contenter de petites bouchées. Inutile de vouloir à tout prix l'impossible. Il peut s'avérer problématique de vouloir vivre systématiquement dans l'excès. Le revers de la médaille est loin d'être rose. Dans mon cabinet, je reçois parfois des gens auréolés de succès, qui ont brûlé la chandelle par les deux bouts, convaincus qu'ils devaient tirer le maximum de l'existence. Ils sont assis devant moi et ne peuvent plus faire face. Ils fondent en larmes. Dans ces moments-là, je me dis qu'une vie ordinaire, c'est bien aussi.
De nombreuses personnes sont très heureuses de leur mode de vie plus lent et plus sobre. Une attitude qui ne vaut pas moins qu'une autre. Elles n'éprouvent pas le besoin d'escalader l'Everest en passant par le versant le plus difficile ou de courir trois marathons d'affilée.
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De tout temps, les êtres humains ont voulu plus. Mais la société contemporaine a donné à cette philosophie du «toujours plus» un sens presque exclusivement consumériste. Nous sommes tous poussés à consommer, même les plus sceptiques d'entre nous tombent tôt ou tard dans le panneau. Le monde nous martèle que le bonheur est synonyme de réussite, qu'il peut être fabriqué et quantifié. Nous mesurons le bonheur à la profondeur de notre piscine ou à la taille de notre voiture. Les objets matériels doivent prendre de la place, les expériences coûter beaucoup d'argent.
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L'idée classique fondamentale de l'esprit sain dans un corps sain reste tout à fait valable.
https://www.slate.fr/story/206393/bon...-de-wachter-editions-de-la-martiniere
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https://jeanzin.fr/2021/03/15/rater-sa-vie
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Ainsi, on aurait tort de fonder nos espoirs sur les récits des personnes qui ont réussi. Ce n’est pas en appliquant les principes adoptés par Steve Jobs que l’on va forcément créer une entreprise aux bénéfices colossaux. Ce n’est d’ailleurs pas la cohorte de toutes celles et tous ceux qui ont dû déposer le bilan malgré leurs efforts acharnés qui me contrediront ! Ainsi, à étudier en détail les stratégies des vainqueurs, on n’apprend pas grand-chose, si ce n’est qu’ils ont réussi. Encore faut-il s’assurer que les perdants n’ont pas appliqué la même méthode. Malheureusement, ces derniers n’écrivent pas de livres et ne sont jamais invités sur les plateaux de radio ou de télévision.
https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psy...irer-de-ceux-qui-ont-reussi-20553.php
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"Cette “éthique de la maîtrise” puise et ravive une morale chrétienne sous la forme d’un “providentialisme sans dieu” (Sandel 2020 : 42) qui aboutit à une funeste “rhétorique de l’ascension (rhetoric of rising)” (Sandel 2020 : 22 ss.) : pour progresser, pour prospérer (“thrive”), pour continuer à être un “overachiever”, pour réussir, pour se dépasser, il faut se développer, cultiver ses talents, trouver son “purpose”, bref inlassablement cultiver l’effort et viser haut."
> "Ce volontarisme entretient l’illusion que tout est possible et blâme les “losers”, ceux qui n’y parviennent pas, d’être responsables de leur échec, de n’avoir pas suffisamment essayé, d’abandonner ou de ne s’être pas suffisamment pris en main. On objectera que dans la plupart des approches du développement personnel, au contraire, on valorise l’échec, on le dédramatise. Certes, mais c’est pour mieux réaffirmer l’impératif de l’effort et de la persévérance dans le but final de réussir. Cette “éthique de la maîtrise” se double d’une éthique de la conquête : conquête de son identité et conquête de sa place qu’il faut mériter. La première est illusoire, quand la seconde est mortifère. Pour les vainqueurs de cette ascension la situation est paradoxale : ils jouissent des fruits du régime méritocratique, mais sont placés dans l’angoisse de l’échec qui peut toujours survenir. S’engage alors pour eux le recours anxiolytique aux coachs et autres formes d’approches de développement personnel et de self-help de crainte de tomber. Pour les “losers”, c’est le regard condescendant des autres qui les accablent et les minent."
https://blogs.letemps.ch/christophe-g...diots-utiles-du-regime-meritocratique
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