frenchhope: autoritarisme* + 0_archivebox*

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  1. "Dans le contexte actuel, l’idée de « front républicain » – s’il s’agit bien d’une « idée » – est une misérable imposture. Ce sont les destructeurs de la forme républicaine de la société, celle qui s’appuie sur un État social puissant et qui confère à ceux qui en ont un urgent besoin les moyens d’indépendance nécessaire, qui appellent à former un soi-disant front pour la défendre. Ce sont les représentants des partis politiques qui ont gouverné la France depuis le début des années 2000 – toutes tendances confondues – qui appellent au sursaut républicain alors qu’ils ont patiemment travaillé à faire reculer les institutions qui forment le cœur d’une société républicaine : l’hôpital public, désormais en état de catastrophe avancée, l’éducation nationale et l’université quand la France recule dans tous les classements internationaux portant sur les niveaux d’éducation, l’institution judiciaire, traitée en parente pauvre et appelée à se transformer en auxiliaire docile de la police et d’une politique sécuritaire suicidaire. Et ce sont ces responsables qui appellent au front républicain contre un parti d’extrême droite dont la puissance les réjouit car elle fait obstacle à la mobilisation des classes moyennes et populaires en faveur d’une politique de progrès social et environnemental."
    https://usbeketrica.com/fr/article/on...eoliberale-des-principes-republicains
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  2. -
    https://theconversation.com/la-france...-elle-vers-plus-dautoritarisme-184569
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  3. L'acceptation d'un tel raisonnement est le signe d'un affaissement considérable de la morale. Les esprits sont désormais tellement habitués à l'utilitarisme et à l'importation des raisonnements marchands dans tous les domaines de la vie, qu'on ne comprend plus ce que Kant appelait la dignité de la personne humaine. Arthur Koestler l'a redit de façon plus sombre, car il a vécu dans sa chair l'abandon de ce principe. Dans son livre majeur, Le Zéro et l'Infini, il affirmait qu'« il n'y a que deux conceptions de la morale humaine et elles sont à des pôles opposés » : l'une d'elles « déclare l'individu sacré, et affirme que les règles de l'arithmétique ne doivent pas s'appliquer aux unités humaines – qui, dans notre équation, représentent soit zéro, soit l'infini » ; l'autre conception « part du principe fondamental qu'une fin collective justifie tous les moyens, et non seulement permet mais exige que l'individu soit en toute façon subordonné et sacrifié à la communauté – laquelle peut disposer de lui soit comme d'un cobaye qui sert à une expérience, soit comme de l'agneau que l'on offre en sacrifice ».

    À nouveau si nous étions certains que la vaccination des enfants pouvait mettre fin à la pandémie, ou à tout le moins certains qu'il n'y a aucun risque pour eux à long terme, leur vaccination obligatoire pourrait être envisagée, comme c'est le cas pour d'autres vaccins. Mais qui oserait soutenir publiquement qu'il en est ainsi pour le présent vaccin ?
    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/m...it-est-il-malade-du-covid-19-20211221
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  4. Il serait cependant précipité de considérer que cette critique de la religion va de pair avec la défense d’un athéisme radical disqualifiant définitivement toute possibilité de tirer quelque chose de bon de la lecture des textes sacrés. En fait, la seule chose qu’exige la démarche anti-autoritariste, c’est qu’on ne traite pas ces textes comme une source de règles morales inaltérables. À partir de Dewey, Rorty esquisse la possibilité d’une religion déthéologisée qui renonce à l’idée de péché (c’est-à-dire au devoir de s’humilier devant Dieu) pour se concentrer sur l’idée d’amour (c’est-à-dire au devoir de coopérer avec les autres pour l’intérêt général). Ce que nous pouvons alors encore attendre de la religion, c’est qu’elle favorise en nous l’aspiration à une vie commune, marquée par la confiance et la solidarité.

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    L’extension pragmatiste de la démarche anti-autoritariste à l’épistémologie amène à dire que nous n’avons pas besoin de Réalité pour parler de vérité. Cette affirmation pourra surprendre. Nous n’avons pourtant aucun mal à reconnaître que la proposition « 2 + 2 = 4 » est vraie sans avoir à considérer que c’est son adéquation à une supposée Réalité mathématique qui la justifie. Pour cela, il nous suffit de reconnaître que cette proposition n’entre pas en contradiction avec les autres propositions mathématiques que nous acceptons. Plutôt que la correspondance c’est, une fois de plus, une forme de consensus qui nous amène à accepter une proposition comme vraie – un consensus ne s’appuyant pas sur autre chose que la recherche d’une cohérence généralisée entre les propositions que nous utilisons. La démarche pragmatiste (que Rorty attribue aussi à Michel Foucault, Jacques Derrida, Jügen Habermas ou Bruno Latour) consiste à étendre cette définition cohérentiste de la vérité à toutes les propositions dont nous faisons usage – y compris celles relevant du domaine des sciences naturelles.

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    Ce que nous reconnaissons comme vrai ne l’est jamais de façon inconditionnelle, mais toujours relativement aux éléments que nous prenons en compte. À tout moment, de nouvelles pièces peuvent être ajoutées au dossier et nous contraindre à réviser nos jugements. Cette façon de voir les choses n’implique pas nécessairement que nous ayons à abandonner l’ambition d’élaborer des propositions universellement valides – quoiqu’une telle ambition n’ait rien de nécessaire pour qu’une communauté soit habilitée à traiter les propositions qu’elle utilise comme vraies (pour cela, la cohérence relative des propositions qu’elle accepte suffit). Pour Rorty, la recherche d’universalité est le trait distinctif de certaines sociétés admettant que ces membres agissent par curiosité, c’est-à-dire en ayant la volonté d’élargir et d’enrichir autant que possible leur répertoire de proposition en y intégrant continuellement de nouvelles données (p. 71). Pour les pragmatistes, l’universalité n’est jamais quelque chose que l’on détient absolument, c’est une idée directrice permettant de justifier la démarche consistant à vouloir transformer la tradition de façon à rendre nos jugements toujours plus inclusifs.

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    Pour Rorty, le problème de la morale universelle est qu’elle entretient le mythe d’un moi non relationnel qui n’a qu’à chercher en lui-même des règles inconditionnelles de conduite – un « moi psychopathe froid, intéressé et calculateur » (p. 131) qui n’a pas besoin de se préoccuper des autres pour savoir ce qu’il doit faire. Si, en épistémologie, Rorty proposait de rabattre la vérité sur la justification, il propose, en éthique, de rabattre la moralité sur la prudence : notre devoir consiste à accorder nos actions de telles manières à ce que celles-ci n’entrent pas en contradiction avec les actions de ceux que nous reconnaissons comme nos semblables.

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    Pour Rorty, la fonction de l’éducation est de socialiser de jeunes générations de façon à éviter qu’elles développent un « moi psychopathe » et à les amener à se montrer capables de reconnaître comme des semblables la part d’humanité la plus large possible. Pour Rorty, le développement de cette reconnaissance inclusive n’est pas quelque chose que l’on pourrait s’obtenir par l’argumentation : ce n’est pas avec des arguments que nous pourrons rendre plus inclusifs les antisémites, les racistes ou les homophobes. Ici, la raison ne suffit pas. Pour devenir plus inclusif, il faut être mis dans une situation amenant à reconnaître – on pourrait même dire à sentir – que telle ou telle catégorie de personne est semblable à nous. Le dispositif pédagogique que Rorty favorise pour mettre les étudiants dans de telles situations consiste à leur faire lire des récits écrits à la première personne – comme Le journal d’Anne Frank, Black Boy ou Le mystère du lac 4 » – des récits leur permettant d’être témoins de ce que vivent les juifs, les noirs ou les homosexuels et de sympathiser avec eux (p. 79).


    Étayant son argumentation de considérations historiques, Rorty suggère que le pragmatisme s’appuie sur la dimension humaniste de la philosophie des Lumières pour justifier une conception hégélienne de la philosophie comme pratique réflexive émancipatrice. Avec les premiers philosophes pragmatistes – avec James, Pierce et surtout Dewey – ce projet d’émancipation humaniste prend la forme d’une philosophie intégralement dévouée à la concrétisation d’une politique démocratique. Le présent ouvrage nous offre un exemple lumineux de la forme que peut prendre de nos jours ce type de philosophie – celle d’une philosophie qui nous invite à renoncer aux idées de péché, de Réalité et d’obligation universelle pour attirer notre attention sur celles de confiance, de solidarité et d’inclusivité.
    https://laviedesidees.fr/Rorty-Pragmatism-Anti-Authoritarianism.html
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  5. -
    https://thediplomat.com/2021/07/authoritarianism-cant-beat-climate-change
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  6. i nous comprenons, sociologiquement, que l’humain trop frustré peut se laisser séduire par les bonimenteurs en tous genres qui lui promettent la grandeur par l’écrasement d’une partie de ses concitoyens (souvenons-nous de l’Allemagne humiliée qui trouvera sa résurrection avec l’idéologie nazie), les autoritaristes, dictateurs ou tyrans fascinent tout autant, peut-être pour cette même raison, les adultes rois ! Le déséquilibre entre principe de plaisir et principe de réalité pourrait expliquer non seulement les comportements tyranniques mais aussi l’appétence de certains à jouir des tyrans. C’est le « Trop de frustrations : donnez-moi le bonheur attendu ! » versus « Trop faible tolérance aux frustrations : je veux vivre ma toute-puissance même si c’est par procuration ! ».

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    Plusieurs hypothèses peuvent être retenues pour comprendre cette appétence des adultes rois : certains s’identifient au tyran qui a « réussi », qui sait leur parler, qui les comprend ; d’où l’attrait pour les politiciens populistes qui leur renvoient, en miroir, leur propre interprétation du monde. Dès lors ce qui nuit au principe de plaisir, ce n’est pas le principe de réalité, mais les complots en tous genres tendus contre ce champion de l’autoréalisation sans limite (Trump répétant à l’envi que les médias, les intellectuels veulent sa peau) et c’est bel et bien l’autre qui est l’ennemi. La suspicion l’emporte à l’encontre des gouvernants en général, des multinationales, des experts, tous ceux qui font autorité.

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    Une deuxième hypothèse n’est pas à écarter : le dictateur « sécuriserait » l’adulte roi. Ce dernier trouve alors son salut en étant lui-même sous emprise : souvenons-nous des dictatures qui recrutaient leurs « élites », comme pour les nazis, chez les délinquants. Regardons le profil de personnalité des jeunes partis faire le djihad. Sont-ils des « carencés affectifs » ? Peut-être pour certains mais j’ai vu surtout un dénominateur commun : des individus sans repère familial, le plus souvent en échec scolaire, vivant sans limites, flirtant avec la délinquance et qui, tout à coup, retrouvent le cadre de vie sécurisant qu’ils n’ont jamais connu. De la « soumission » religieuse à l’adhésion sans faille à une quelconque idéologie politique fascisante, ils trouvent enfin une réponse à leur mal-être : s’ils n’ont pu s’épanouir, c’est qu’il existe des responsables qu’il faut éliminer. Une sorte de mantra qui dirait : je ne suis pas responsable de mon malheur et je trouve rapidement des boucs émissaires : intellectuels, musulmans, juifs, bourgeois, capitalistes, mécréants…

    Et cette dernière hypothèse : le chef populiste, dictateur ou tyran, entretient le fantasme de toute-puissance mais aussi et surtout celui de « jouissance » de l’adulte roi. Il promet le paradis en religion, la consommation à outrance en politique avec sa satisfaction immédiate des plaisirs. Le bonheur devient la soumission à une autorité dite supérieure. Souvenons-nous du Meilleur des mondes d’Huxley quand la pilule « soma » atténue toutes les frustrations d’une réalité désormais régentée et du Big Brother d’Orwell qui conforte chacun dans ses « idées » et donne les réponses attendues. De nos jours, le refus de la dissonance cognitive et les biais de confirmation si naturels chez les adultes rois vont trouver leur aboutissement dans l’entreprise de « décervelage » des réseaux sociaux. Des réseaux qui se nourrissent de chasses aux sorcières et qui condamnent sans nuances le Blanc ou l’immigré, le colon ou la femme voilée, ou tout simplement le « différent ». Une fois de plus, l’adulte roi retrouve son bien-être en tyrannisant les autres ; si je « chosifie » autrui, cela prouve que j’ai plus de valeur que lui !
    https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/dev...ant-roi-au-tyran-planetaire-21749.php
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