> Je vais ici profiter de cet exemple pour clarifier certaines choses concernant la démarche scientifique, car je suis un peu agacé de voir tous ces gens qui ne n’ont que ce mot à la bouche et qui le répète en boucle, pour justifier leur action qui n’est pas d’ordre scientifique mais politique. Car si le fait de se laver les mains avec du savon est totalement justifié sur un plan scientifique, la décision de confiner les gens chez eux et de mettre des policiers dans la rue pour verbaliser à tour de bras et fustiger des comportements naturels n’a pour sa part absolument rien de scientifique et se trouve être un acte de nature purement politique. Chacun son registre et exigeons nos dirigeants qu’ils justifient leurs actes de manière politique en assumant leurs décisions sans se retrancher derrière l’avis d’un conseil scientifique, où nécessairement où il y aura des points de vue contradictoires les uns avec les autres. Car c’est dans la nature même de la démarche scientifique que d’être contradictoire, car si l’on veut progresser dans la connaissance, il faut bien à un moment donné remettre en cause les vieux schémas éculés pour les remplacer par des schémas tous neufs, qui au lorsqu’ils sont exposés pour la première fois provoque une levée de boucliers. Quand j’entends tous ces politiques dirent qu’ils attendent la preuve scientifique qu’un remède marche pour prendre une décision, je suis atterré. Car ils peuvent attendre longtemps, puisque la science ne démontre jamais rien. Il faut que vous sachiez que le concept de preuve est totalement étranger à la science, puisqu’elle progresse toujours par le doute et l’incertitude. Les gens qui parlent de preuve scientifique n’ont juste rien compris et font une confusion regrettable entre les mathématiques d’une part et la science d’autre part. L’activité mathématique n’a en effet pas à se justifier, car elle se suffit à elle-même. Vous posez vos axiomes sans vous préoccuper de savoir s’ils sont raisonnables ou pas, et le reste découle de théorèmes qui sont une succession de certitudes. Vous ne verrez donc jamais un mathématicien douter de ce dont il parle, car soit il parle car tout ce qu’il dit est sous-tendu par des théorèmes rigoureux qui sont absolument certains dans le cadre posé par les axiomes, soit il ferme se gueule si jamais il a le moindre doute sur la validité de ses démonstrations.
> Le problème est que si nos dirigeants politiques sont experts dans le maniement de masses colossales d’argent, leur formation scientifique est généralement proche de zéro car elle se limite à de bonnes connaissances en mathématiques, discipline qui n’est pas une science. Et que l’on ne vienne pas me dire que certains dirigeants politiques sont aussi médecins, car la médecine, tout comme les mathématiques, n’a rien de scientifique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle médecins et mathématiciens peuvent faire de la politique. Le mathématicien parce qu’il dispose de théorèmes qui illuminent sa décision, le médecin, qui s’il ne dispose d’aucun théorème, peut par contre s’appuyer sur une connaissance clinique datant de plusieurs millénaires et qui ne doit rien à la science. En effet, tout médecin sait par expérience, que le meilleur moyen de faire mourir son patient est d’avoir une approche «scientifique de la maladie». Car le temps que vous fassiez tous les tests pour définir un protocole, les morgues elles se remplissent. Pire, vous vous engagez à prescrire un produit inoffensif (placebo) alors que la personne qui accepte de participer aux tests est peut-être en danger de mort. Bref, ceux qui s’engagent dans cette voie de la médecine fondée sur les preuves sont peut-être de bons scientifiques mais sont surtout de mauvais médecins.
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