frenchhope: réussite sociale*

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  1. Pourtant, chez nos voisins, cette colonisation ne va plus de soi. L’interdiction du sponsoring maillot est en vigueur en Italie, est sur le point de l’être en Espagne (41 équipes concernées sur 42 dans les deux premières divisions) et est envisagée au Royaume-Uni (26 sponsors maillot principaux sur 44 en Premier League et Championship – lire l’article de God Save the Foot). En Allemagne, les partenariats se font discrets, et sont rares sur les tenues.

    Aujourd’hui, alors que les clubs français demandent des aides publiques et des allègements fiscaux ou sociaux pour surmonter la crise, on imagine mal le gouvernement et sa majorité leur infliger un tour de vis législatif. Le problème de santé publique passe après la survie du football national – il passait déjà après les intérêts du marché (et de l’État au travers de ses prélèvements).

    Les scrupules ne sont donc pas de mise. Depuis juillet 2020, Betclic est « plateforme officielle » des Ligue 1 et Ligue 2, un partenariat salué par la Ligue comme offrant « des opportunités intéressantes pour recruter et engager de nouveaux fans sur le digital, notamment les 18-35 ans », tandis que le directeur général d’alors, Didier Quillot, se réjouissait de s’associer à « une entreprise moderne et forte auprès des jeunes ».

    La Ligue se félicitait ainsi… de contribuer à un problème sanitaire et social majeur : les effets délétères des paris sportifs – addiction, pertes excessives – sont abondamment documentés (lire l’enquête du Bondy Blog). Or les pratiques à risques sont beaucoup plus fréquentes dans les paris sportifs que dans les autres jeux d’argent, note l’Observatoire des jeux (ODJ). La popularité du football, l’illusion de le connaître et donc d’avoir prise sur le hasard, l’excitation des matches y contribuent.

    ***

    Neuf parieurs sur dix sont des hommes, un sur trois a entre 18 à 24 ans, et un sur trois de 25 à 34 ans, selon les données de l’ANJ. Deux tiers des mises sont le fait de joueurs classés « problématiques », dont l’ODJ précise le profil : « appartenant à des milieux sociaux modestes, ayant un niveau d’éducation et des revenus inférieurs à ceux des autres joueurs (…) moins actifs que l’ensemble des joueurs et plus fréquemment chômeurs ».
    https://www.lemonde.fr/blog/latta/202...paris-sportifs-un-match-perdu-davance
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