> D’ailleurs, ce n’est pas que les gens ne s’engagent plus, mais ils le font pour des causes assez catégorielles. On peut même le voir avec les nouveaux partis, comme le parti animaliste dont l’augmentation du nombre de votants a été très impressionnante pour un petit parti. C’est moins une dépolitisation qu’une personnalisation, là encore, de notre rapport au politique. On va aller défendre la cause que l’on considère comme juste ou la plus proche de nos affects.
> Aujourd’hui, la famille étant devenue beaucoup plus affective que statutaire, il y a une sorte de mise au centre de l’enfant. Ça fait reposer sur eux une charge narcissique qui pousse les parents à multiplier leurs activités, à leur dire qu’ils sont très spéciaux, différents et super. Ils le sont probablement, mais comme tout le monde. Ça crée plutôt de la désillusion, de la dépression et de l’anxiété, notamment chez les Bac+5 qui se rendent compte une fois le diplôme en poche que le monde ne les attend pas. Il faut aimer son enfant, mais il faut aussi l’aider à se dé-narcissiser pour qu’il construise sa place dans la société.
https://usbeketrica.com/fr/article/la...ssisme-est-devenue-quasi-pathologique
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Revenons pour conclure à nos cleaning influencers. Point de départ de notre réflexion, ils sont aussi notre ligne de faille. Pour conserver les vertus que décrivait Michel de Certeau dans son ouvrage, ce retour du quotidien doit rester maîtrisé et volontaire, sans être contraint ou synonyme de repli sur soi. S’agissant du ménage et des tâches domestiques, on voit comme la frontière est ténue, entre un choix souverain et un asservissement subi. La crise du covid avait déjà entraîné un retour à une domesticité forcée. Beaucoup de femmes aux États-Unis déclaraient par exemple vouloir arrêter de travailler, pour se concentrer uniquement aux tâches domestiques. Les enquêtes du CREDOC citées plus haut montrent aussi que le réseau social (au sens propre) des français s’est resserré : « La diversité des liens sociaux est moins forte qu’avant la crise ». Se concentrer sur l’essentiel ne signifie pas renoncer aux autres et au monde. Tâchons, dans cette période difficile dont nul n’anticipe de trêve à court terme, de ne pas devenir esclave de nos quotidiens et de nos intérieurs (physiques ou mentaux).
https://usbeketrica.com/fr/article/se...la-solution-pour-oublier-l-apocalypse
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Fatigué d’être libre, d’être autonome et d’avoir à choisir dans un environnement « hyper-démocratique », l’individu moderne « tombe en panne », dans une sorte de mollesse existentielle et d’apathie de masse.
On peut légitimement penser que cette mollesse existentielle s’est renforcée durant la crise, l’injonction « Allez voter » étant devenue insupportable après des mois de « Allez faire-ci », « N’allez pas là-bas », « Faites la fête comme-ci », « Travaillez comme ça ». Dans ce contexte, l’acte même de voter et la participation à la vie démocratique relèvent d’efforts de plus en plus difficiles pour un peuple fatigué et privilégiant le bonheur personnel
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Trop de débats, trop d’émissions, trop de polémiques, trop de notifications reçues, trop de candidatures à l’élection présidentielle…Cette overdose est aussi à mettre dans les raisons de ce « grand retrait » démocratique, comme lorsque l’on quitte un mauvais film dans une salle de cinéma car il y a trop de mauvais bruit, trop de sang, trop de mauvais effets spéciaux, trop de tout en trop moyen.
https://usbeketrica.com/fr/article/fa...-overdose-un-cocktail-abstentionniste
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