Les partisans de l’idée de progrès ne manqueront pas de mentionner ce qui, à leurs yeux, est un argument, voire l’argument principal de sa défense, à savoir l’augmentation de l’espérance de vie. Bien que plus ou moins exacte (elle est souvent exagérée ou mal comprise, ce qu’explique cet article), elle ne constituerait un argument valable que si la durée de vie primait sur sa qualité. Ainsi que Sénèque le remarquait déjà en son temps : « Pas un ne se demande s’il vit bien, mais s’il aura longtemps à vivre. Cependant tout le monde est maître de bien vivre ; nul, de vivre longtemps. » C’est pourquoi : « L’essentiel est une bonne et non une longue vie. »
J’ai eu l’occasion, il y a quelques temps, de m’entretenir avec Marylène Patou-Mathis, une préhistorienne française, vice-présidente du conseil scientifique du Muséum national d’Histoire naturelle, qui a passé du temps parmi les Sans, des chasseurs-cueilleurs vivant (ou survivant encore), entre autres, sur le territoire du Botswana (bien que l’expansion de la civilisation industrielle soit en train de les détruire à petit feu). Je me souviens encore de sa description de leurs aptitudes physiques incroyables, de leur dextérité, de leur agilité, de leur endurance, de leur vitalité et de leur jovialité. Il semblait clair, à ses yeux, que les Sans incarnaient, bien plus en tout cas que les civilisés, le développement du plein potentiel de l’être humain. Beaucoup d’anthropologues, d’ethnologues et de scientifiques ayant étudié (et/ou vécu parmi) un ou des peuples de chasseurs-cueilleurs partagent cette perspective.
https://www.partage-le.com/2017/09/03...s-effets-sur-la-sante-de-letre-humain
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