>l’humanisation de la guerre n’incite pas les décideurs politiques à rechercher activement et les opinions à exiger la paix, ce qui explique pourquoi certaines guerres sont devenues « sans fin ». Selon lui, la guerre « humanisée » conduit à l’abandon de la paix comme objectif politique.
>le discours de la guerre humanisée, qui insiste tant sur l’encadrement par le droit international humanitaire, a surtout été instrumentalisé pour légitimer le recours aux moyens militaires par les États-Unis dans des États du Sud global, tels que l’Afghanistan, l’Irak, la Somalie ou le Yémen 4 » . Plus encore, ce discours a fixé les paramètres du débat public relatif à l’usage de la force ; ce débat se focalise sur les moyens militaires et se penche moins sur le « droit de faire la guerre » (jus ad bellum). Samuel Moyn constate néanmoins qu’une véritable critique politique et juridique de la guerre, qui ne se focalise pas sur les moyens, a vu le jour au sein de l’administration Obama dans le contexte du conflit syrien. Mais il s’agit d’un cas relativement exceptionnel.
>À la lumière de ces éléments, on peut se demander si la guerre « humanisée » et ses justifications ne constituent pas aussi une source d’inspiration pour les États qualifiés de non-libéraux.
https://laviedesidees.fr/Humaniser-la-guerre.html
Vote 0
Au Sahel, cette mauvaise gouvernance a été exposée et n’épargne aucun secteur : la prolifération des trafics de drogue, d’armes, d’or et de migrants avec la complicité des gouvernants ; les relations notoires du président du Mali démis par les putschistes en août 2020 avec la mafia corse ; le train de vie extravagant de son fils ; les détournements de fonds au ministère de la Défense du Niger, etc.
***
Certains régimes africains utilisent l’argument de la souveraineté pour refuser les réformes ou mènent des stratégies d’enlisement de ces dernières. L’aide internationale a démontré son incapacité à changer l’État néo-patrimonial. Par conséquent, si l’on estime que l’une des conditions essentielles pour vaincre l’islamisme radical au Sahel est de demander aux gouvernants de mettre en œuvre des changements profonds qui vont à l’encontre de leurs intérêts directs, on comprend pourquoi la victoire est douteuse.
Les dirigeants français ont ignoré/oublié qu’on ne peut pas gagner des guerres asymétriques et que l’aide internationale n’a pas réussi à changer la gouvernance des États africains – c’est-à-dire que deux des 3D (défense et développement) étaient voués à l’échec. Pour avoir oublié ces leçons pourtant bien connues, le gouvernement français se retrouve aujourd’hui dans la même impasse que le gouvernement américain.
https://theconversation.com/de-lafgha...tionnisme-militaire-occidental-152697
Vote 0