Tags: 1st_revue* + environnement* + économie*

285 signet(s) - Classer par : Date / Titre / Vote ↓ /

  1. -
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/DESCAMPS/59409
    Vote 0
  2. « Les économistes sont en train de laisser tomber le monde. » L’histoire jugera sévèrement notre profession », déplorent Oswald et Stern dans leur article.
    https://theconversation.com/urgence-c...e-malaise-chez-les-economistes-126645
    Vote 0
  3. La formule est choc, mais assumons-la : la durée de vie d’une seule génération aura détruit les écosystèmes et les ressources communes nécessaires aux générations à venir.

    “Boomer ne vise pas « les vieux » en général mais la génération née après la guerre et qui a connu la croissance, le plein emploi, la libération sexuelle avant le sida et les dernières heures de gloire de la retraite, tout en participant à la destruction de la planète. En un mot : La génération épargnée, entre les générations sacrifiées des guerres mondiales, et celles qui vont devoir payer l’effondrement du système économique et de l’écosystème. Le boomer, donc, pourrait parfois faire preuve de plus de bienveillance lorsque la génération suivante s’exprime2.”

    “Ok boomer” n’a rien à voir avec le fait que les personnes aient cinquante, soixante ou septante ans en soi. L’expression renvoie à la vision du monde majoritaire au sein d'une cohorte démographique. Ce qui est en cause n’est pas l’âge, répétons-le, mais le modèle de société et le type de discours portés par une génération. Le fait qu’elle ait aujourd’hui entre 50 et 70 ans n’est que la conséquence du temps qui passe. Il aurait d’ailleurs été heureux que, dès les années 1970, les premières alertes écologiques fussent entendues par cette même génération alors dans la fleur de l’âge.

    “ok boomer” ne veut pas dire “ce que vous dites n’est pas vrai”. C’est plus profond que cela. “Ok boomer” signifie plutôt : “Toutes les raisons, toute la vision du monde, toute l’expérience qui sous-tendent plus ou moins consciemment votre critique (ou vos conseils, ou vos nuances) reposent sur une pure illusion. Pourquoi ? Parce que tout ce que vous considérez comme normal et raisonnable est en fait anormal et insensé ; votre vie est inscrite dans une exceptionnelle parenthèse historique en train de se refermer.”

    Pour mieux comprendre ce qui est en jeu, le rapport entre ce qui est en cause et qui est en cause, établissons une analogie avec ce qu’on appelle la lutte des classes. Ce concept n’a jamais signifié que tous les ouvriers étaient des anges et tous les bourgeois des salauds. Certains bourgeois peuvent prendre la défense des intérêts des ouvriers, et certains ouvriers accepter sans broncher la domination bourgeoise. Il n’en demeure pas moins qu’il y a une pertinence du concept de lutte des classes. De la même façon, reconnaître qu'une société est fondée sur le patriarcat et le colonialisme ne signifie pas que tous les hommes sont des machistes et tous les citoyens des colons. Eh bien, on peut dire la même chose de l’expression “Ok boomer” : elle cible non pas des personnes pour ce qu'elles sont mais le point de vue culturel dominant en eux. Elle instaure un antagonisme entre des visions du monde liées aux caractéristiques du moment durant lequel elles émergent.

    De quoi est faite cette posture, cette vision du monde propre au boomer ? En schématisant (à peine), on pourrait dire qu’elle repose sur l’idée que demain sera meilleur qu’aujourd’hui si l’on agit en “bon père de famille”. Et c’est sur ce point que porte le coeur de la critique : le rapport au temps du boomer est complètement détraqué, complètement noyé dans une illusion. C’est parce qu’il a baigné dans l’idéologie des Trente glorieuses, dans cette idée que l’histoire avançait vers un progrès, que les démocraties atteignaient un point d’équilibre, que la vie était une accumulation d’expériences et d’argent, que l’on pouvait toujours trouver des solutions et corriger nos erreurs, ou les erreurs du marché, en inventant par exemple la sécurité sociale pour plus d’égalité, ou en obtenant des avancées législatives pour plus d’écologie, ou encore en mettant au point des technologies plus “vertes”, en adoptant des gestes “écoresponsables”... Bref, c’est parce qu’il est teinté plus ou moins consciemment de cet imaginaire-là que son regard sur les grands enjeux écologiques est complètement inadapté.

    Il s’agit là d’un schéma, ce qu’on appelle en sociologie un idéal-type. Cela signifie qu’au fond, cette attitude n’est pas strictement réservée aux baby-boomers. Des personnes nées avant 1945 ou après 1965 peuvent être également imprégnées de cette vision du monde, avoir hérité d’un confort matériel conséquent et prodiguer des conseils insupportables à tous ceux qu’ils estiment trop idéalistes, trop naïfs, trop radicaux, trop ceci, pas assez cela. On trouve ça et là de parfaits "boomers" de 30 ans. Il n’empêche que cette vision du monde et la condescendance qu’elle entraîne sont concomitantes avec la génération des baby-boomers, et statistiquement plus présentes en son sein.

    Le parfait consommateur durable, que certains n’hésiteront pas à appeler le bobo, constitue le boomer de type 3 : celui qui s’ignore. Fraîchement pensionné, sa maison entièrement rénovée avec des matériaux écologiques, recouverte de panneaux photovoltaïques et achalandée de légumes biologiques, il prend le train et participe aux marches pour le climat avec un sourire jusqu’aux oreilles. Il trouve les jeunes formidables et il se dit qu’enfin, ça y est, ils vont changer le monde. Il ne se rend pas compte que sa perfection écologique est cosmétique, que son empreinte sur la planète reste supérieure à celle d’un travailleur pauvre pas du tout écolo, et que sa panoplie d’actes et de matériel “verts” est totalement hors d’atteinte (et hors de prix) pour les générations qui le suivent. Il sert d’exemple, il se veut bienveillant, il fait parfois du yoga et se réjouit de la reconnexion à la nature. La nuit, il dort bien, sur son matelas naturel à 3000 euros. En l’observant, les jeunes qui sont dans le même GAC que lui bavent d’envie, et de jalousie, face à cette vie saine et harmonieuse qu’ils n’auront jamais. Sa joie tranquille est littéralement insoutenable.

    Chaque récrimination ou relativisation sonne comme une preuve supplémentaire d'un refus de se remettre en question, d'un refus de comprendre qu’il ne s’agit pas de traquer les vertus individuelles des uns et des autres mais de mettre à nu la péremption d’un modèle de société péremptoire. Au fond, on attendrait du boomer qu’il cesse de se justifier individuellement pour observer collectivement, avec nous, que la ligne du temps s’est brisée et qu’il n’y aura pas de continuation de son monde. On attendrait du boomer qu’il se laisse sidérer par l’impasse collective de sa société. Toute parole qu’il profère pour tenter de se rassurer, pour comparer notre jeunesse à la sienne, pour nous conseiller, tant qu’elle nie cette sidération face à un horizon bouché de toutes parts, ne mérite pas d’autre réponse que : ok boomer.
    https://blogs.mediapart.fr/guillaume-...ure-dune-insoutenable-vision-du-monde
    Vote 0
  4. -
    https://lvsl.fr/la-reforme-des-retraites-est-climaticide
    Vote 0

Haut de page

Première / Précédent / Suivant / Dernière / Page 1 de 29 Marque-pages / ESPITALLIER.NET: tagged with "1st_revue+environnement+économie"

À propos - Propulsé par SemanticScuttle